Rien ne va plus dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, dans la commune de Mahelma. Dimanche, des femmes en colère sont sorties dans la rue avec l'intention de fermer la route. Face à la présence du service d'ordre, qui a tout de suite engagé des pourparlers avec ces mères de famille offusquées, elles ont tenu un rassemblement devant l'école primaire, avec la promesse que leurs revendications soient prises en charge. «Ce n'est que partie remise, elles vont revenir à la charge si la situation ne change pas», affirme le représentant des citoyens, Mekdoud Abderrahmane. La goutte qui a fait déborder le vase n'est autre qu'un affaissement de la route, qui perdure depuis des mois, bloquant la circulation automobile et faisant fuir les transporteurs. «Ni l'Etusa ni les transporteurs privés ne viennent dans cette cité. Seuls quelques clandestins assurent le service avec un tarif revu à la hausse à cause de l'état de la chaussée», nous raconte une habitante de la cité, contactée par nos soins. «Des femmes travailleuses se lèvent à 4h du matin pour faire du stop pour ne pas arriver en retard à leur travail. C'est inacceptable», ajoute notre interlocutrice, affirmant que la colère qui couve parmi la gent féminine est «réelle». «Elles souffrent le martyre au quotidien. Elles peinent avec leurs enfants et s'exposent à tous les risques, elles passent leur temps sur la voie publique à attendre un éventuel transporteur, souvent avec des bébés dans les bras». Le représentant des citoyens, qui admet que les femmes sont les premières pénalisées par cette situation, relève que les habitants de cette nouvelle ville de l'ouest d'Alger ont déjà protesté, interpellé et écrit à tous les responsables concernés, mais en vain. Selon lui, suite à cette action de protestation anodine, ayant mis en alerte les autorités locales, les bus de l'Etusa se sont remis, le lendemain, à desservir cette ligne, avec une moyenne d'un bus par heure. Du jamais-vu ! Il n'empêche que le problème persiste et les habitants ne font pas le moins du monde confiance aux responsables locaux. «La route n'est toujours pas réparée, elle n'a bénéficié que d'une opération de replâtrage. Et les bus de l'Etusa peuvent suspendre à tout moment leurs dessertes, d'autant que les véhicules sont destinés à la localité de Zaâtria et non à notre cité», déclare une autre habitante. En attendant que ce problème d'affaissement de terrain soit pris en charge et que le transport soit assuré régulièrement, les résidents de cette nouvelle ville «invivable» exigent la mise à leur disposition des commodités de base. A commencer par le gaz de ville, l'ouverture d'un marché, un centre de santé et le règlement du problème des coupures répétées du courant électrique. La liste est encore longue. Les ordures et les mauvaises herbes témoignent de l'absence des services d'entretien. Il est à préciser que l'enclavement de cette cité a été aggravé par l'affaissement de la chaussée, exposant les automobilistes à tous les dangers et altérant leurs véhicules (voir notre édition du 17 septembre 2017).