Les travailleurs licenciés de l'Etusa (compagnie publique des transports urbains d'Alger) estiment que le chef du gouvernement est la seule autorité à pouvoir « mettre fin à leur cauchemar ». « Nous avons frappé à toutes les portes des institutions, en vain ! », déplorent les travailleurs compressés dans une conférence de presse qu'ils ont animée hier sur l'esplanade de la maison du Peuple, siège de l'UGTA. Cette même esplanade d'où ils disent avoir été « chassés » le 28 novembre 2006, après avoir suivi une grève de la faim de plus d'un mois. « Nous déplorons que les services de sécurité nous aient sommés de quitter l'esplanade. Si on n'a plus le droit de se plaindre ou de faire une grève de la faim sur ce site hautement symbolique (ndlr, maison du Peuple), comment voulez-vous donc que notre voix soit entendue ailleurs ? », se plaignent-ils, signalant qu'ils ont été entendus (courtoisement) pendant plus de 6 heures dans les locaux de la police. Et de préciser qu'un courrier, relatant ce « déplorable incident », a été adressé au ministère de l'Intérieur et au directeur général de la Sûreté nationale. Compressés en 1998 « dans des conditions opaques », les 36 travailleurs ont dû quitter l'entreprise sans aucune indemnisation. Même la caisse de chômage (CNAC), censée leur verser des salaires pendant 36 mois, n'a jusqu'à présent viré aucun sou. « Les dossiers ont tous été rejetés par la CNAC pour une raison simple : l'Etusa n'a pas cotisé. » Les travailleurs sont revenus sur la rencontre du 11 novembre dernier, qui a réuni la direction générale de l'Etusa et une délégation de la centrale syndicale, conduite par le responsable de la fédération des transports. Cette rencontre, selon les grévistes, n'a pas répondu aux « attentes », ayant abouti « tout juste à quelques solutions superficielles ».