Quelques jours après la clôture de la 3e édition du Festival national de la chanson engagée, la cité se trempe dans l'ambiance d'une musique d'un tout autre genre, mais qui a ses racines et ses adeptes : le genre bédoui. Les 21 et 22 septembre, des dizaines de chouyoukh et de poètes superbement harnachés sont venus de la région pour se produire sous la kheima érigée spécialement à cet effet sur l'esplanade de la maison de la culture Ali Maâchi, devant un auditoire tout ouïe, sur fond de nostalgie, tant le genre bédoui tend vers l'extinction n'eussent été ces îlots qui continuent vaillamment de le perpétuer. Cheikh Abdallah Tiareti, de son vrai nom Abbès Abdallah, a le premier dégainé et donné le ton en interpellant sur un air de dépit «l'indifférence dans laquelle se meuvent les poètes et chouyoukh de ce genre qui reste toujours prisé, mais aussi méprisé», avant d'entonner une chanson du genre «ghazal» où il déclare sa flamme à son égérie face à un public sélect mais ravi de l'aubaine. Jeudi soir, à l'ouverture de la manifestation, il faisait bon de croiser des hommes du terroir, comme Cheikh Khaled Mihoubi, Beldjouher, Chalef, Ahmed Bouziane et beaucoup d'autres, dont une présence féminine remarquée de poétesses effluves, comme Agab Leila, Abdelmoula Oum El Kheir, Abed Fatima, Aouicha, Larbi Senia côtoyer les Cheikh Arabi, de Relizane, Kacem Chikhaoui, Hadj Nouar, neveu de feu Mohamed Bentaiba, Cheikh Ould Mahdjoub et bien d'autres. Belkacem Benaouda, directeur de la Maison de la culture reste toutefois sur un autre ton en déclarant à El Watan que «cette rencontre a été programmée pour dire toute notre considération aux poètes et chanteurs du genre bédoui et en hommage à un digne fils de Tiaret qui nous a quittés tout récemment, Benaïssa Benzaama», d'où le slogan «Gaâda wa hema».