Aucun membre affilié à l'association des myopathes de la wilaya d'Oran n'a assisté aux festivités officielles qui se sont déroulées hier à l'occasion de la journée mondiale de l'handicapé. Le Dr Malika Semmache nous a fait part des raisons de ce boycott. Son association veut à travers ce geste symbolique, attirer l'attention de l'opinion nationale sur l'indifférence affichée par les pouvoirs publics à l'égard de cette population. « Malgré les moult interventions, la situation de l'handicapé n'a pas bougé d'un iota », a estimé la présidente qui cite comme exemple le non remboursement de l'appareillage pour les handicapés moteurs, dont la majorité ne bénéficient pas de la gratuité des cures thermales et de l'accessibilité dans la quasi totalité des établissements scolaires. Beaucoup d'élèves handicapés ont dû arrêter leur scolarité à cause de l'absence de rampes ou de moyens d'accès à ces écoles. « Tous les appels adressés aux pouvoirs publics centraux et locaux sont restés lettre morte », à encore indiqué Dr Semmache qui s'interroge sur les raisons qui ont poussé les autorités locales a édifier une rampe pour les handicapés devant l'entrée de la wilaya, alors que le siège de la C.N.A.S, lieu où se rendent très fréquemment les handicapés, en est démuni. « Aucun architecte algérien n'a pensé une fois à la réalisation de rampes pour handicapés aux entrées des nouveaux immeubles, érigés dans le cadre de l'AADL ou du LSP. Aucune directive n'a été donnée aux transporteurs publics ou privés pour la prise en charge réelle de l'handicapé qui paye deux fois plus que son concitoyen non handicapé, à cause de la chaise roulante que le transporteur compte comme ….bagage », a-t-elle encore ajouté en étant étonnée que plusieurs associations à caractère sportif ou culturel recoivent régulièrement des subventions conséquentes alors que celle des myopathes qu'elle préside n'a jamais bénéficié d'un seul dinar.