Quels sont les dividendes que tirerait l'Algérie en organisant les Jeux panarabes ? Une question lancinante que ne cessent de poser nombre d'Algérois depuis que nos frères sportifs arabes ont foulé le sol de la capitale. Si, pour les officiels, une manifestation de cette envergure est « nécessaire » au pays, boudé, faut-il le rappeler, pendant plus d'une décennie pour les raisons que l'on sait, en revanche, l'homme de la rue crie haut et fort qu'il n'en a cure. L'esprit légendaire d'hospitalité qui caractérise l'Algérien a-t-il pour autant disparu de nos mœurs au point où l'indifférence, voire l'hostilité vis-à-vis de ces jeux sont carrément mises en évidence ? Assurément non, pour la simple raison que les « dégâts collatéraux », causés, hélas ! par les JSA ont immanquablement (?) frappé de plein fouet le quotidien du citoyen. Le comité d'organisation a peut-être tout prévu sauf les désagréments que ces jeux, notamment une discipline, le cyclisme, ont causé à Alger et ses banlieues. Les circuits, apparemment sélectionnés en dernière minute, ont littéralement, squatté un pan entier de la vie économique, sociale ou éducationnelle de la capitale. La « machine » s'est arrêtée totalement à Rouiba, « poumon » économique de la wilaya, à cause d'une « course contre la montre » offerte à la petite reine. Des unités de production, des écoles, des institutions de l'Etat en ont payé les frais, sans compter que durant ces compétitions pas mal de gens « transférables d'urgence » à l'hôpital ont dû rendre l'âme faute de pouvoir circuler. Ces « Jeux » ont réquisitionné ou appâté, c'est selon, des centaines de bus privés afin de transporter les athlètes. Et cela, c'est aussi le citoyen qui en a fait les frais.