Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) renoue avec les mouvements de protestation pour dénoncer «le recul sur les libertés syndicales». Le syndicat annonce la tenue, le 11 octobre prochain, des assemblées générales et le 14 du même mois les conseils de wilaya pour décider de la forme et de la date du mouvement de protestation que le syndicat enclenchera. Un Conseil national extraordinaire dont la date n'est pas encore annoncée validera la décision des instances locales, soulignait hier le Cnapeste dans le communiqué sanctionnant les travaux du Conseil national tenu avant-hier à Boumerdès. Le Cnapeste rejette les actions de répression de syndicalistes «avec des poursuites devant les tribunaux pour avoir exercé leurs activités», ce qui constitue «une contradiction avec la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie», souligne le Cnapeste. La même organisation syndicale prévient contre tout recul sur les acquis des travailleurs, notamment pour ce qui est du statut particulier et des œuvres sociales. Le syndicat exige d'ailleurs la concrétisation des accords signés en mars 2015 pour la mise en place de la commission mixte chargée de travailler sur le dossier de la promotion et le nombre des postes à créer annuellement. Le Cnapeste s'indigne contre le climat dans lequel s'est déroulée la rentrée scolaire caractérisée par une mauvaise préparation du changement des programmes et des manuels. Le Cnapeste appelle à l'installation en urgence du haut conseil de l'éducation ainsi que l'observatoire national de l'éducation. Entre autres inquiétudes exprimées par le Cnapeste, «la prise de décisions importantes engageant le fonctionnement des établissements scolaires sans consultation des partenaires sociaux». Le Cnapeste évoque une circulaire adressée aux responsables des établissements modifiant la composition des conseils de gestion des établissements du secondaire et les conseils d'éducation et de gestion des CEM. Selon le Cnapeste, le ministère a décidé que les enseignants ne seront représentés auxdites instances que par un seul membre, alors qu'ils constituent plus de 70% du personnel dans les établissements scolaires. «L'enseignant n'a plus le droit de regard sur la gestion de son établissements, se trouvant totalement sous l'emprise du directeur», souligne Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapeste. Ce dernier cite la révision des coefficients de certaines matières comme un des changements opérés sans consultation des représentants des enseignants. Selon le représentant du Cnapeste, une circulaire émanant du ministère fixe de nouveaux coefficients pour les mathématiques, la physique et l'histoire-géographie sans aucune consultation des spécialistes. Cette information est démentie par le chargé de communication du ministère de l'Education nationale, contacté à cet effet.