Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) sont passés, hier, à l'acte, en organisant une journée de protestation en signe de solidarité avec les enseignants contractuels en grève de la faim depuis une semaine. « Cette journée se veut avant tout un geste de solidarité avec les enseignants contractuels qui continuent de subir la marginalisation du ministère de l'Education nationale », nous a indiqué le secrétaire général du CLA, Achour Idir. Il a expliqué qu'il s'agissait d'une journée de grève suivie par des rassemblements devant les directions de l'éducation à l'échelle nationale. Notre interlocuteur a fait savoir que le CLA compte aller jusqu'au bout dans cette affaire. Il a annoncé que si le ministère ne prenait pas en charge la revendication des contractuels, une autre action de protestation serait entamée la semaine prochaine. La forme de celle-ci sera connue lors de l'assemblée générale du conseil national du syndicat, prévue ce samedi. Le secrétaire général du CLA a dénoncé la « politique de la fuite en avant » de la ministre et sa « mauvaise gestions » de ce dossier. Pour lui, Nouria Benghebrit n'a pas proposé des solutions susceptibles de mettre fin à la protestation des contractuels. « Nous espérons que notre action aura pour effet de secouer les pouvoirs publics pour qu'ils agissent positivement par une décision courageuse », a-t-il souligné. Achour Idir a fait savoir que la poursuite de ce mouvement de protestation aura des conséquences fâcheuses sur le déroulement des programmes scolaires, « d'autant que dans certains établissements, la totalité des enseignants sont contractuels ». Pour sa part, le chargé de la communication au Cnapest, Messaoud Boudiba, a affirmé que leur action a été une réussite totale. « Nous avons pu mobiliser tous les enseignants. Le mot d'ordre du syndicat a été suivi. Nos enseignants ont répondu présents en observant un arrêt de travail », a-t-il dit. Il a ajouté que la Cnapest a aussi organisé des rassemblements devant les académies au niveau national. Pour lui, la cause des enseignants contractuels est légitime et leur revendication d'intégration sans condition ne souffre d'aucune irrégularité. Messaoud Boudiba a dénoncé la méthode suivie cette année par le ministère en matière d'organisation du concours. Il déplore que celui-ci se base sur des épreuves écrites et orales sans prendre en compte l'ancienneté des candidats dans le métier. C'est pourquoi, il a revendiqué de retourner à l'ancien système, basé sur le diplôme. Enfin, il convient de souligner que les deux syndicats ont estimé que cette journée de protestation a été largement suivie à travers toutes les wilayas du pays. Le ministère de l'Education nationale a soutenu le contraire. « Aucun enseignant n'a répondu au mot d'ordre de grève des deux syndicat », nous a confié une source au ministère.