La localité dispose d'atouts naturels pour relancer l'activité économique, notamment à travers le tourisme de montagne. La commune de Saharidj, à 50 km à l'est de Bouira, ne dispose pas de ressources financières permettant d'amorcer une dynamique de développement. Par contre, sa situation géographique, au pied du mont Tamgout, ainsi que ses anciens villages, sites historiques et sources d'eau, sont des atouts qui demeurent non exploités. «Durant les années 1970 et 1980, des touristes de différentes nationalités venaient par centaines visiter notre région. Malheureusement, aux débuts des années 1990, c'était la rupture. Les conditions sécuritaires se sont rudement détériorées», a déploré un habitant du chef-lieu communal. L'activité artisanale a été aussi frappée de plein fouet. Le nombre d'artisans a beaucoup diminué ces dernières années. Même avec l'amélioration des conditions sécuritaires, les touristes ne sont pas revenus. Seuls des randonneurs nationaux ont repris le chemin de la montagne. Cependant, aucune infrastructure d'accueil n'a été mise à la disposition des visiteurs. «Il y a beaucoup d'idées à exploiterpour développer le tourisme de montagne. Ce qui manque, c'est une volonté des pouvoirs publics. On se souvient encore du projet de zone d'expansion touristique à Tala Rana, annoncé en grande pompe il y a des années, mais qui est tombé dans l'oubli. Il faut donc développer l'écotourisme, qui ne nécessite pas de grands investissements et qui est durable et protège la biodiversité. Toute la commune sera bénéficiaire des retombées économiques de l'activité touristique», dira Moussa Akmouche, président de l'association Civisme et tourisme Tala Rana, qui projette d'organiser un festival national du tourisme de montagne en décembre de l'année en cours. Avec peu de moyens, cette association a pu accueillir des centaines de randonneurs amoureux de la nature. «Nous nous battons pour la réalisation d'une zone d'accueil à Tala Rana qui comprendra un espace vert, une aire de jeux, un espace de camping, des chalets, un parking, etc. D'ailleurs, cette année, le Parc national du Djurdjura (PND) a établi une fiche technique pour ce projet. Cependant, le budget n'est pas encore attribué», déplore notre interlocuteur. D'autres projets peu coûteux, mais utiles, ne semblent pas intéresser les pouvoirs publics. L'étude du projet d'une piste pédestre menant de Tala Rana jusqu'au sommet de Tamgout, puis vers le col de Tizi N'Kouilal a été réalisée depuis 3 ans. Malheureusement, faute de budget, le projet n'est pas lancé. Même au niveau de l'APC de Saharidj, le tourisme n'est pas une priorité pour les différentes assemblées qui se sont succédé à la mairie, nous confie un élu. En l'absence de projets de développement, de nombreux villageois de la région ont été contraints à l'exode.