Afin de marquer la journée nationale de l'arbre, célébrée le 25 octobre de chaque année, l'association Biskra La Verte (BLV) a organisé une exposition de dizaines de plantes acclimatées à la région de Biskra. Il est de notoriété publique que la Reine des Ziban recèle plusieurs jardins publics, dont l'état de dégradation et de décrépitude ne laisse personne indifférent. Créé en 1875 par le comte Landon, le jardin éponyme rebaptisé Jardin El Ferdaous est le fleuron des espaces verts en Algérie. Des dizaines d'espèces végétales ramenées du monde entier y croissent pour le bonheur des botanistes et des amoureux de la nature. Malgré une vaste opération de réhabilitation menée par les pouvoirs publics avec des spécialistes italiens, il ne répond pas encore aux attentes des habitants. D'illustres hommes de lettres et de cultures l'ont visité et s'en sont inspiré pour créer leurs œuvres. Ainsi, Bella Bartok, Oscar Wilde, Scott et Zelda Fitzgerald, André Gide, Nasredine Dinet, Etienne Fromentin, Louis Rousseau, Anatole France, Henry Matisse, Mohamed Racim et bien d'autres y ont séjourné du temps de sa splendeur. En 1992, il a été classé Jardin botanique au même titre que le Jardin d'Essai d'El Hamma à Alger. Du style Louis XIV, le jardin du 5 juillet 1962 est un véritable joyau végétal où poussent des arbres centenaires et des espèces végétales exotiques et équatoriales d'une grande beauté. Il a été créé en 1848 et les travaux d'agencement, de plantations et d'irrigation ont duré plus de 40 ans. Situé au centre-ville de Biskra sans lequel elle ne serait rien, précise-t-on, ce jardin est le passage obligé de tous visiteurs de la Reine des Ziban. On y dénombre une trentaine d'espèces végétales rares constituant une strate arborescente des plus variées. D'autres espaces verts appelés «jardins historiques» agrémentent la ville de Biskra. «Notre association est née d'un constat affligeant concernant l'état des jardins historiques de Biskra qui sont en voie de dégradation avancée. Notre objectif est de sensibiliser les responsables locaux et le grand public à la nécessité de les préserver, et de penser à leur devenir. Nous avons besoin de la participation de tous pour arrêter cette dégradation, puis lancer un plan de gestion à la hauteur de la mission et en faire des pépinières pour créer d'autres jardins du même acabit à Biskra et dans d'autres wilayas du pays. L'APC n'a pas, semble-t-il, les moyens de les sauver. Il faut une structure indépendante constituée de spécialistes. Cette exposition vise aussi à montrer que nous pouvons faire des merveilles pourvu que nous œuvrions ensemble», a expliqué Hamoudi Hayouni, président de BLV. Cet ancien fonctionnaire du secteur des forêts amoureux des espaces verts a pour perspective, en dépit de maigres moyens financiers, de travailler pour la sauvegarde et le classement des jardins historiques de Biskra et de sensibiliser le citoyen au respect de l'environnement.