Une rencontre pour la photo de groupe, impatients de croiser, non pas le fer, mais les objectifs. Vient alors le coup d'envoi libérateur, les 4 premiers thèmes d'une série de 12, le but étant de «capturer la ville dans son mouvement». Comme l'explique Azzedine Guerfi, président de l'association des Amis de Medghacen, cette deuxième édition du photo-marathon, organisée par son association et celle de l'Etoile du Sud, est un événement initié par la plateforme libanaise «Frame» à travers différentes villes, de part et d'autre de la Méditerranée : Beyrouth, Marseille, Amman, Ljubljana et Batna. Dans ces villes, l'événement se déroule en simultané. Il y a 12 thèmes livrés au fur et mesure. Chaque photographe devra livrer une photo unique pour chaque thème. «Les habitants passent quotidiennement par des choses qu'ils ne voient plus. Il y a une beauté que ces photographes vont faire ressortir. Des tranches de vie, des moments particuliers d'inspiration. Les Batnéens vont redécouvrir leur ville. La chose la plus importante est de rappeler que Batna possède un patrimoine traditionnel, colonial et immatériel, encore présent malgré les changements. Les photographes vont capter tous ces aspects-là. Je suis impatient de voir le résultat, surtout concernant ceux qui viennent d'en dehors de Batna», nous a-t-il déclaré, non sans passion. Pour Mohamed Agoudjil, président de l'association de l'Etoile du Sud, au-delà de la compétition, il s'agit de favoriser une sorte de tourisme solidaire entre jeunes Algériens et les inciter à visiter différentes régions du pays. Toujours selon notre interlocuteur, le gagnant sera choisi selon la meilleure série, «il y aura un gagnant par ville parmi lesquelles sera choisi le gagnant de toute l'édition du photo-marathon choisi par un jury international dont fait partie aussi KaïsDjillali. Les votes sur internet seront aussi pris en compte». Par ailleurs, on apprend auprès de l'un des organisateurs que le concept né au Liban était destiné à archiver le patrimoine qui possède là-bas un tout autre sens, une toute autre profondeur. En effet, le Liban, et Beyrouth plus précisément, a toujours été un carrefour des civilisations, des cultures, des religions et des politiques. «La ville peut changer à tout moment pour une raison ou une autre. Ils voulaient préserver leur ville au moins dans les mémoires. 70 photographes se sont attelés à cette tâche, puis c'est devenu un événement culturel international», nous a-t-il révélé. Le résultat sera connu dans un mois. Il y aura alors une exposition de photos à Batna, puis à Alger. Il y aura aussi une autre exposition itinérante dans les 5 villes participantes, qui comportera une sélection de photos. Il s'agit donc de révéler son monde au travers d'un regard.