Lors de la huitième édition du marathon international de Medghacen, samedi dernier à Batna, Azzedine Guerfi, président de l'association des Amis de Medghacen, qui organise l'événement, a annoncé à El Watan que la deuxième phase du projet Patrimoine était activée. J'ai discuté longuement avec la commissaire européenne lors de sa venue à Alger. «Medghacen est le plus avancé de tout le projet Patrimoine, et ils sont contents de cela. Il m'a annoncé officiellement que pour le Medghacen, on était passés à sa deuxième phase au début de 2018», a-t-il expliqué. Il précise qu'il s'agit du renforcement de la structure du Medghacen et de l'exécution des solutions techniques proposées par l'étude et qui ont été adoptées pour 95% par les institutions algériennes. Pour rappel, le mausolée de Medghacen a été inscrit comme pilote au projet Patrimoine, initié par l'Union européenne (UE) en 2015, avec La Casbah d'Alger et le Palais du bey à Constantine.Ce dernier en a été exclu pour diverses raisons, entre autres, l'événement «Constantine, capitale de la culture arabe». Quant au budget, il n'est pas encore connu, mais cela importe peu, selon notre interlocuteur, sachant que le programme Patrimoine dispose de 21,5 millions d'euros pour toutes ses activités. «Le plus important, c'est qu'on disposera du financement adéquat pour l'exécution de l'étude. Le combien importe peu. Car une étude qu'on n'exécute pas ne change rien à la situation réelle du Medghacen, qui est en train de se dégrader dangereusement», nous a-t-il affirmé. Au-delà de la performance athlétique et de sa dimension culturelle, le marathon international de Medghacen est d'abord une formidable aventure humaine. En plus d'être une franche réussite, l'édition du marathon de cette année, organisée par l'association des Amis de Medghacen, en collaboration avec la Fédération d'athlétisme, se distingue par plusieurs de ses facettes. Il s'agit de l'unique marathon en Algérie, jumelé cette année avec le championnat national de marathon. Il est le deuxième plus grand en Afrique (après celui du Maroc) avec 1500 participants, toutes courses confondues avec 400 uniquement à la distance mère. La 8e édition a rassemblé des coureurs venus de 38 wilayas d'Algérie et de 14 pays de par le monde, entre autres, Canada, France, Belgique et particulièrement l'Angleterre et l'Italie. «J'ai voulu faire un marathon en Afrique et j'ai choisi celui de Medghacen pour assouvir mon envie», dira l'athlète anglaise Nolwen Bogic. «Heureuse de faire partie de cette course dont le but premier est de faire revivre l'identité amazighe, un pan de l'histoire», a affirmé, non sans émotion, Eleonora Fornai, une participante italienne. En outre, le peloton de coureurs regorgeait de profils atypiques, comme celui du doyen de la compétition. Abdelkader, cet arrière-grand-père algérois de 84 ans, avale les kilomètres à en donner des complexes aux jeunes de 25 ans. «J'ai couru plusieurs dizaines de marathons et de courses dans ma vie. La passion n'a pas d'âge!», nous dira-t-il. D'autre part, Azzedine Guerfi explique que cette course est populaire et draine de nouveaux coureurs qui viennent d'Europe pour courir et repartir. «Il y a de plus en plus de monde qui vient de toutes parts et qui participe. C'est une course qui rassemble autour du mausolée de Medghacen. Le marathon a réussi à faire connaître notre ville et notre culture», nous a-t-il déclaré. L'orientation internationale dont faire preuve l'association organisatrice est clairement un facteur déterminant dans cette nouvelle attractivité dont jouit l'événement. Ajoutant à cela la première participation des autorités locales. Le message semble passer. Il était temps.