C'est à partir de Constantine que le président de Talaie El Hourriyet a lancé la campagne électorale de son parti pour le scrutin du 23 novembre prochain. Hier, depuis la tribune de la maison de la Culture Malek Haddad, Ali Benflis a d'emblée critiqué l'ensemble des réformes, dont la première est celle du système éducatif qui «n'a pas bénéficié d'un débat élargi à toutes les parties et a fait preuve d'ostracisme envers certains syndicats». Le même ton a été tenu envers le secteur de la santé ou de la justice. Des dysfonctionnements qu'il a imputés totalement au système politique en place. Fondé en 2015, pour une capitalisation de l'adhésion populaire enregistrée lors de la présidentielle de 2014 où le candidat Benflis est arrivé en seconde position, le parti Talaie El Houriyet, qui a fait l'impasse sur les législatives de 2017, a eu d'énormes difficultés à constituer ses listes pour la participation aux élections locales. Il n'est d'ailleurs en lice que dans 39 wilayas. A Constantine, il est absent dans les communes. Il n'a pu présenter qu'une liste pour l'Assemblée de wilaya (APW). Cette défection est mise sur le compte des écueils administratifs dont l'obligation de parrainage par les élus ou électeurs pour les partis n'ayant pas recueilli plus de 4% lors des dernières élections locales. Ali Benflis a déclaré à cet effet qu'il n'a pas trop d'illusion concerant ce scrutin. «C'est le comité central qui a convenu, à 55%, de cette participation», a-t-il affirmé. «Nous vivons une crise politique et institutionnelle grave, due à la vacance du pouvoir au sommet de l'Etat. Nous ne sommes pas dupes, les élections locales ne sont ni une solution à cette crise ni à l'impasse politique», a-t-il reconnu fustigeant au passage la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), qui s'est distinguée par ses plaintes successives et récurrentes aux médias concernant l'ingérence de l'administration. Sur le plan économique, il raillera tous les diapositifs mis en place par différents gouvernements dont l'efficience à réguler la situation reste encore à prouver : «Depuis la chute du prix des hydrocarbures, on nous brandit le Fonds de régulation des recettes, puis la mise en conformité fiscale pour légaliser le commerce informel ; suivra l'emprunt obligataire, le nouveau modèle de croissance et en dernier la planche à billets… Et aucun résultat n'est palpable pour l'heure.» L'ex-Premier ministre qui a usé de beaucoup de références religieuses le long de son discours a réitéré son appel au dialogue national inclusif, ultime procédé pour une sortie de crise : «La sortie de crise ne peut être que pacifique et progressive. Nous préconisons le retour à la souveraineté populaire, à la légitimité politique et institutionnelle, à l'égalité citoyenne et à la justice sociale.» Et c'est à l'armée, qu'il a saluée pour son rôle dans le maintien de la stabilité, la sécurité et l'unité du pays, d'en être garante.