Préparée dans le cadre du centenaire de l'auteur de la Colline oubliée, cette pièce mise en scène par Ahmed Benaïssa, traduite et réécrite par Nordine Aït Slimane et Rabah Boucetta est une adaptation de cette tragédie écrite par Mammeri en 1957, en pleine bataille d'Alger. Elle relate des faits qui remontent à la Guerre de Libération. Le Foehn traduit le conflit opposant Abane Ramdane au colonialisme, représenté ici par Brudieu. Résumé de la pièce : Convaincu par la justesse de la cause de son peuple, l'architecte de la Révolution est plus que jamais déterminé à en finir avec une occupation décriée sur le plan international. Dans le camp adverse, Brudieu, un colon élevé au rang de maire, un militaire «propriétaire» de toutes les vignes de la Mitidja qui fait la pluie et le beau temps dans cette région. Le drame de cette pièce se déroule en 1957 autour de l'attentat contre Brudieu, que devrait effectuer Tarik, l'homme de main de Abane. Informé du moindre détail de l'opération, Brudieu contre-attaque avec son soldat Baldachi. Ce dernier réussit l'exploit en piégeant Tarik. Le prisonnier se retrouve enfin face à Brudieu. C'est le premier interrogatoire entre les deux protagonistes. Tarik résiste à la torture, ce qui a contraint Brudieu à agir autrement en comptant sur la sympathie de Brigitte et la séduction de Giovana. Les onze comédiens de la troupe ont fait preuve de beaucoup d'ardeur pour camper leurs rôles respectifs dans un kabyle populaire accessible au public. La scénographie est de Mourad Bouchehir, alors que l'accompagnement musical a été confié à Idir Mohia. «Cette pièce est un témoignage sur un segment de notre révolution et un clin d'œil à Abane et la bataille d'Alger. Il était temps pour nous de traduire le rêve de l'illustre écrivain, Mouloud Mammeri, en réalité, lui qui a dédié sa vie, entre autres, à la littérature, la recherche et la dramaturgie dans le domaine amazigh. Ce centenaire est une autre opportunité pour reproduire sa pièce qu'il avait écrite en 1957», a souligné le directeur du théâtre Kateb Yacine, Farid Mahiout. Cette œuvre de Mouloud Mammeri a été déjà montée dans sa version française par le théâtre régional Abderrahmane Bouguermouh de Béjaïa. C'était en 2009. Auparavant (2006), le Foehn a été interprétée en français par le théâtre Jean Senac dirigé par Hamid Aouameur. En mars dernier, ce fut au tour du metteur en scène, Lyes Mokrab, de revisiter cette production, dans la même langue, en collaboration avec la troupe des étudiants du département de français, La Nova. Longtemps inédite, le Foehn a été jouée pour la première fois au TNA. La première du spectacle mis en scène par Jean-Marie Boeglin a eu lieu le 19 avril 1969. La distribution des rôles était confiée à Keltoum, Allel El Mouhib et Sid Ahmed Agoumi.