Les travailleurs du Centre national de formation du personnel pour handicapés (CNFPH) de Constantine ne savent plus à quel saint se vouer alors que leur centre est ballotté depuis le mois de janvier, date du départ de l'ancien directeur. Il y a bien eu un intérimaire pendant deux mois, qui sera confirmé au poste de directeur du centre pour rendre le tablier quelques semaines plus tard, pour des raisons encore obscures. Officiellement, le CNFPH est donc sans directeur depuis le 21 juin dernier, jour de la démission du responsable cité plus haut. Et depuis, c'est le silence radio de la part de la tutelle, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Cette situation a fait que la rentrée scolaire se soit effectuée chaotiquement, les enseignants et les élèves étant livrés à eux-mêmes en l'absence d'une administration légale. La bravoure et l'abnégation d'une grande partie des cadres et des employés du CNFPH ont fait que « la boîte tourne quand même », mais cette situation qui perdure est à même de porter un coup fatal à une institution qui fait la fierté de l'Algérie. Car, rappelons-le, le CNFPH est un centre unique en son genre au Maghreb, en Afrique et dans le monde arabe quant à la formation des cadres et agents pour la formation et la prise en charge des handicapés. Cette institution qui gère un budget qui avoisine les sept milliards de centimes annuellement a su, depuis son inauguration dans les années 1980, attirer des compétences et en former, à tel point que des géants comme Sonatrach n'ont pas hésité à faire appel à son savoir-faire, devenu légendaire, pour des formations annexes de ses cadres. Son implantation sur un site très vaste et paradisiaque, à Mansourah, en plus de la compétence de ses formateurs a fait qu'il soit la cible de pas mal de prédateurs voulant s'approprier le siège et les cadres du CNFPH dans un but de délocalisation régionale. En tout cas, et de l'avis de plusieurs élèves du centre, « la formation de cette année laisse à désirer du fait de la situation dans laquelle se retrouve le centre. Plusieurs cycles ont été perdus au début de la formation 2006/2007 car les enseignants ont temporisé, espérant un geste salutaire du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale ». Le ministère s'est bien manifesté, il y a quelques semaines, en donnant à un cadre du CNFPH de rares attributions qui ne pourraient en aucun cas lui permettre de faire fonctionner l'institution, encore moins de la prendre en charge entièrement vu la dimension du CNFPH qui mériterait une attention particulière et un encadrement à la hauteur des espérances de ses élèves et de ses employés. En tout cas, et de source sûre, cette situation n'est pas près de connaître son épilogue vu que la tutelle ne se manifeste que sporadiquement bien que des dossiers de candidature de personnes à la hauteur pour la direction du centre soient en sa possession.