L'accord de principe signé à Alger en 2016 pourrait être reconduit par les producteurs de l'OPEP et non OPEP afin d'arriver à un équilibre sur le marché mondial du pétrole. L'accord de réduction de la production pétrolière, conclu en 2016 à Alger, entre les pays Opep et non Opep, devrait être, encore une fois, prolongé fin novembre pour atteindre le meilleur équilibrage possible du marché pétrolier. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suheil Al Mazrouei, hier à Abu Dhabi, à l'occasion de la tenue de la Conférence internationale sur le pétrole, à laquelle participe le ministre algérien de l'Energie, Mustapha Guitouni. Tout en saluant «le consensus des producteurs autour de cet accord», le ministre émirati a indiqué que les pays concernés «continueront à faire ce qu'il faut pour rééquilibrer le marché». Selon lui, il existe une quasi-unanimité aujourd'hui sur la prolongation entre les 24 producteurs OPEP et non OPEP qui s'étaient mis d'accord pour réduire la production de 1,8 million de barils par jour, afin de rééquilibrer le marché, engorgé par une surabondance de l'offre. «Je n'ai pas entendu une personne parler d'une non-prolongation de cet accord, mais la période de prolongation fera l'objet de discussions lorsque nous nous rencontrerons», a précisé le ministre. Les ministres représentant les pays membres de l'OPEP doivent se réunir formellement fin novembre à Vienne pour discuter d'une reconduction de l'accord de réduction de la production au-delà de mars 2018. Les deux plus grands producteurs mondiaux de pétrole, en l'occurrence l'Arabie Saoudite et la Russie, s'étaient exprimés, il y a quelques semaines, en faveur de cette reconduction, ce qui a provoqué un rebondissement des cours de l'or noir à plus de 64 dollars le baril, alors que les stocks accumulés, depuis 2014, ont considérablement diminué. L'OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la production d'or noir, montrant des «signes croissants que le marché pétrolier avance doucement vers un rééquilibrage». Les signes du rééquilibrage En effet, dans son dernier rapport sur la production pétrolière des pays non membres de l'organisation, l'Opep souligne que «cette année, les pays non membres de l'organisation devraient certes pomper 650 000 barils par jour de plus que l'an dernier, à 57,67 mbj, mais ce sont 20 000 barils par jour de moins que ce que prévoyait l'OPEP dans son précédent rapport». En 2018, cette production sera de 870 000 barils par jour (bj) de plus, mais l'OPEP s'attendait auparavant à 940 000 bj supplémentaires. En octobre, cette dernière a baissé de 151 000 bj à 32,59 mbj, selon des sources secondaires, «un niveau toujours supérieur au plafond de 32,5 mbj que l'organisation s'est fixé fin 2016, dans le cadre d'un accord entre ses membres et certains autres grands pays producteurs de pétrole, comme la Russie». Le mois dernier, la production non opep a augmenté de 68 000 mbj, à 64,12 mbj. Au total, la production mondiale de pétrole a augmenté de 53 000 mbj par rapport à septembre, à 96,71 mbj. S'agissant des stocks commerciaux de l'OCDE, qui pèsent sur les cours de l'or noir, le marché a enregistré une diminution estimée à 2,985 millions de barils. Ce volume représente pas moins de 154 millions de barils au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années, mais ils étaient montés à 380 millions au-dessus de cette moyenne début 2016. Quant à la consommation, l'Opep table désormais sur une hausse de la consommation pétrolière de 1,53 million de barils par jour (mbj) cette année à 96,94 mbj, contre 1,45 mbj auparavant. L'organisation constate notamment une demande meilleure qu'anticipé en Chine au troisième trimestre.