Lors de sa visite de travail effectuée en juillet 2014, dans la wilaya de Tipasa, le ministre des Ressources en eau, Necib Hocine, déclarait : «Le barrage de Kef Eddir sera opérationnel à la fin de l'année 2014.» Cet important ouvrage du secteur de l'hydraulique, érigé à l'extrémité sud-ouest de la wilaya de Tipasa, a été visité par plusieurs ministres des Ressources en eau, de Abdelmalek Sellal jusqu'à Abdelkader Ouali Abdelkader. 125 millions de mètres cubes, telle est la capacité de stockage de ce barrage qui demeure inachevé, un projet en souffrance, en dépit des milliards de dinars engloutis dans ce joyau du secteur, attendu de surcroît par les populations et les agriculteurs de trois wilayas, à savoir Aïn Defla, Chlef et Tipasa. L'ex-membre du gouvernement, Abdelmalek Sellal, avait promis que ce barrage serait achevé en 2009. L'ODS (ordre de service) avait été établi le 5 juin 2006. L'AP (Autorisation de programme) initiale avoisinait les 8 milliards de dinars. Le délai pour sa construction a été fixé à 31 mois. Naturellement, le coût du projet a fait l'objet d'une réévaluation, comme à l'accoutumée. L'opérateur italien Pizzarotti Todini, qui a été sélectionné pour la réalisation du barrage de Kef Eddir, avait abandonné le chantier, après un malentendu sur le règlement de ses attachements avec l'administration centrale du secteur de l'hydraulique. Les Italiens avaient fait fi de la qualité de leurs travaux dans ce barrage. Néanmoins, ils avaient encaissé leur argent avant de quitter l'Algérie. Etrangement, cette rupture de contrat s'est déroulée dans le silence le plus absolu. Les pouvoirs publics n'avaient pas jugé utile de se pencher sur les causes de la rupture du contrat. La wilaya de Tipasa s'était montrée prête à abriter dans son territoire un barrage aussi important. En effet, une superficie de 5000 ha avait été cédée à l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts), afin que celle-ci puisse construire une école primaire, un centre de santé et 25 logements ruraux au moins, en guise de compensation aux populations expropriées qui vivent sur le site. Le chantier est demeuré à l'arrêt durant des mois. Dans le cadre de la relance du projet, alors que le niveau de l'enveloppe financière avait diminué, le maître de l'ouvrage avait fait appel à Cosider pour reprendre les travaux. L'opérateur algérien avait relevé le défi en réalisant l'ouvrage. Or, le problème qui se pose à ce jour pour ce projet, c'est l'absence des réseaux qui devaient être construits pour l'alimentation en eau potable des agglomérations rurales environnantes, bien que sa livraison ait été une fois de plus prévue pour le mois de juillet 2015. Le barrage de Kef Eddir n'est pas opérationnel à la fin de 2017, alors qu'il devait être livré en 2009, selon les déclarations de Sellal Abdelmalek, l'ex-ministre des Ressources en eau. «Nous sommes obligés de procéder à des lâchers d'eau, afin de diminuer le niveau de l'eau dans ce barrage», nous déclare ces derniers jours le chef de daïra de Damous. Kef Eddir, un barrage en souffrance, alors que ses travaux ont été entamés, il y a plus d'une décennie !