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«Démonter la radicalisation par l'absurde»
Slimane Benaïssa.Dramaturge
Publié dans El Watan le 16 - 11 - 2017

Slimane Benaïssa a présenté la semaine dernière à Montréal en première «mondiale» sa nouvelle pièce en français Trois jours avant l'heure, où il explore avec humour «les coulisses logistiques et mentales de la préparation d'un attentat kamikaze». Il reviendra au TNA avec Babor Ghraq, du 26 novembre au 7 décembre. Entretien autour de cette radicalisation qui «n'est pas un art suprême découvert par des musulmans !»
La première de votre nouvelle pièce Trois jours avant l'heure a eu lieu à Montréal, pourquoi cette ville ?
La pièce est montée en Belgique. Elle est jouée la première fois à Montréal. C'est un sujet difficile et délicat. Faire une comédie sur deux kamikazes en pleine préparation d'attentat est un peu difficile pour faire admettre cela à un théâtre pour la monter. Donc, nous l'avons fait avec nos propres moyens. Et comme SN Production [basée à Montréal, NDLR] m'avait demandé de venir au Canada avec un spectacle, je leur ai proposé de venir avec cette pièce (Trois jours avant l'heure).
Quelle difficulté ?
D'abord le théâtre en Europe manque d'argent. Et le sujet abordé est très difficile. Pour pouvoir aborder ces problèmes-là, il faut être vraiment d'une culture religieuse et laïque profonde. C'est l'association des deux qui permet qu'on peut jouer avec beaucoup de choses et les clarifier.
J'ai la chance d'avoir réellement cette double culture. Je peux le faire sans choquer les musulmans ou outrager l'islam, je peux quand même dire certaines vérités et les rendre accessibles pour ceux qui ne connaissent pas l'islam.
Tout ça en recourant à l'humour ?
L'humour est le dernier recours quand il ne reste plus rien. Et d'ailleurs, si nous nous ne rions pas de nous-mêmes, ce sont les autres qui vont rire de nous.
Et l'humour est la preuve la plus flagrante que nous sommes capables de dépasser le problème. Et l'autre, on l'aidera. Sil rit avec nous, ça va l'aider à dépasser le problème. Pour être dans l'humour, il faut avoir la distance. Cette distance, en ce qui nous concerne, nous l'avons depuis la décennie noire.
Nous en avons avalé des sigles avant Daech. Notre «expérience» avec le terrorisme et avec un islam détourné et une religion fourvoyée, nous en connaissons un bout.
Et notre responsabilité est pour ces sociétés à l'heure actuelle est de dire les choses le plus correctement possible. Aucun imam ne peut me contredire là-dessus !
L'image du musulman est malmenée dans les médias, est-ce que votre pièce va améliorer les choses ou encore les empirer ?
La manière avec laquelle on parle des attentats dans les médias participe à leur mystification. Il faut les démystifier d'abord, les déconstruire. La radicalisation n'est pas un art suprême découvert par des musulmans de nos jours. Ce n'est qu'un principe ridicule qui utilise l'islam. Il y a eu de la radicalisation partout et de tout temps.
Le fascisme italien ne ressemble pas au fascisme allemand ou au japonais. Il y a toujours eu des moments de radicalisation et d'extrémisme. Celui musulman n'est pas spécial en soi. Il repose sur le même principe en utilisant simplement l'argumentation et le Dieu des musulmans.
N'êtes-vous pas en train de trop comprendre le kamikaze, le rendre humain, presque sympathique ?
C'est un risque, mais il faut le prendre. C'est une démonstration par l'absurde. Ce que je dis est simple. Supposons que l'un de ces deux jeunes kamikazes se pose des questions. Dès qu'on se pose des questions, l'attentat n'aura pas lieu.
Au fond, la radicalisation ne souffre pas de la question. Je suis mathématicien à la base, je raisonne par l'absurde. C'est un raisonnement scientifique. Le jeune qui pose des questions réussit à mettre le doute dans la tête de l'autre qui était complètement convaincu. Et l'attentat n'a pas lieu. Le questionnement de l'un démonte le radicalisme de l'autre.
N'avez-vous pas peur d'un risque de polémique comme c'est arrivé à Ismaël Saïdi, l'auteur de la pièce Djihad ?
Je l'ai vue à Paris. L'auteur parle des jeunes qui veulent aller combattre en Syrie. Des jeunes qui ne connaissent rien à l'islam. De ce qui leur arrive sur leur itinéraire. Mais il n'y a pas de débat sur l'islam à l'intérieur. Il reste sur la forme. Ma pièce s'intéresse au fond.
La polémique est donc justifiée ?
En général, la polémique atteint toujours les œuvres faibles. Une œuvre qui se soutient ouvre un débat, un questionnement. Elle n'ouvre pas une polémique. Toute œuvre faible qui manque de quelque chose crée la polémique.
Le problème des jeunes radicalisés n'est-il pas identitaire à la base ?
A la base et systématiquement, ils ont une relation compliquée au père. Dans nos sociétés, quand la relation au père se complique, celui qui le remplace c'est Dieu. Il se trouve que même Dieu peut rédempter le père. C'est ce qui se passe au niveau psychologique. La formule est une. Il n'y en a pas dix mille. Après tout déboule avec des variantes, bien sûr.
Les problèmes identitaires prennent mille et une formes. Les hooligans ou les fascistes d'extrême droite ont aussi un problème identitaire. Ils cherchent une identité dans l'extrémisme par la pureté de la race, par la violence. C'est du même gabarit. Ce n'est pas parce que c'est entouré d'islam que ça doit être spécial.
Mais dans les médias, on prétend que c'est culturel ?
Ils prétendent que c'est inévitablement lié à l'islam. C'est vrai qu'historiquement l'islam est une religion qui a été guerrière, a mené des guerres, développé la notion de martyr guerrier, la notion de mourir pour Dieu… mais tout ceci ne justifie pas qu'elle ne peut pas être une religion de paix en temps de paix.
Ce n'est pas parce que l'islam te dit comment faire la guerre qu'il faut la faire pour être musulman.
Il faut des motifs à une guerre, qui la justifient. Toute violence commence dans un pays non pas à partir d'une idéologie. Les peuples sentent qu'il y a une violence qui va se déclencher, ils trouvent une idéologie pour la justifier, soit en détestant les juifs comme les nazis, soit les musulmans ou autres.
Dans les sociétés où on a accumulé les contradictions les unes aux autres, il y a toujours une violence qui couve. Toute société crée son conflit. Elle avance à travers les conflits qu'elle crée à l'intérieur d'elle-même. Les sociétés arabes comme toutes les sociétés créent des conflits, mais elles ne leur donnent pas de réponse. Elles les laissent stagner longtemps. Ceci ne peut aboutir qu'à la violence. Il faut l'argumenter ! Et il se trouve que la religion le fournit.
Prenons les événements du 5 Octobre 1988 en Algérie. S'il y avait une idéologie républicaine de gauche dominante dans la société, on aurait fait la prise de la Bastille.
Vous abordez l'intégrisme en Occident, mais l'Algérie a été la première à souffrir de ses dérives terroristes…
J'ai commencé au Festival de théâtre d'Avignon avec Les fils de l'amertume. C'est une pièce sur l'intégrisme algérien. Je suis le premier à en avoir parlé. Avec Marianne et le marabout en 1993, j'avais créé le premier intégriste des banlieues françaises. On m'avait dit que j'étais malade ! Là je voyais les choses venir.
A tel point que lors d'un débat sur une télévision française, animé par Franz-Olivier Giesbert, en présence, entre autres, de Salman Rushdi, j'avais dit que ce qui arrivait à l'Algérie n'est pas particulier à l'Algérie. Cela peut arriver n'importe où. Tout le monde m'a regardé de travers, sauf Salman Rushdi, qui leur avait dit «Benaïssa a raison !» Il comprenait les enjeux.
La vision théâtrale du dramaturge est complètement différente de celle du romancier ou du peintre. Je vois les conflits et comment ils se construisent. Je ne m'intéresse pas à la vague qui est en surface, je m'intéresse aux courants qui sont en profondeur.
J'ai écrit aussi La dernière nuit d'un damné sur le 11 septembre. J'ai raisonné simplement : supposons que l'islam fabrique des kamikazes.
Comment va-t-il le faire ?
Oui, on nous dit que ce sont des types fabriqués par l'islam, mais en tant que musulman tu te poses la question : est-ce que c'est possible ou non ? Alors tu commences par écrire la possibilité.
C'est une responsabilité qui nous incombe. Il est évident que nous condamnons le terrorisme. Que reste-t-il à dire alors ? Il reste à mettre en lumière à quoi ça s'imbrique. Et là, il faut être vrai…
Etes-vous en train de défendre l'islam ?
Pas du tout. C'est Camus qui disait qu'il faut bien nommer les choses. Si tu ne les nommes pas, tu te trompes, tu vas à la catastrophe. Dans une expérience physique, biologique, il faut déterminer exactement le virus pour lui trouver un remède. Je ne défends pas ces gens-là. Mon moteur c'est ma responsabilité de le dire. Je connais l'islam et je connais la modernité. Je parle en tant que témoin.
Pour le 50e anniversaire de votre carrière, vous êtes remonté sur scène avec Babor Ghraq, faites-vous du surplace ?
Ceux qui disent que je n'ai fait que Babor Ghraq ne connaissent simplement pas ce que j'ai fait ailleurs.
Il faut voir aussi comment Babor est d'actualité en Algérie. Combien elle a intéressé les jeunes. Elle est à sa troisième génération et celle-ci est prête à la voir. Elle touche la génération de mon fils Khaled [qui avait 5 ans à sa sortie en 1983, NDLR]. C'est une pièce qui a traversé les générations.
Nous l'avons présentée le Ramadhan dernier. Nous allons la rejouer 20 soirs au TNA à partir du 26 novembre.
J'ai une dizaine de pièces écrites et en attente d'être montées. Le problème maintenant est la qualité des acteurs. Je ne peux pas faire moins que Babor Ghraq. Je ne peux et ne dois faire que plus.
J'ai pris la décision d'utiliser mes pièces comme outil de formation. J'ai entamé un cycle de formation en Algérie. J'ai donné une master class à l'Ismas (ex- –INADC). La pièce est un bon prétexte pour former les jeunes acteurs. La décennie noire a créé une rupture et un creux entre notre génération et la nouvelle. Il n'y a pas de continuité. Il n'y a pas eu de transmission.
Ces actions de formation nous permettront de remettre les horloges à l'heure, de leur donner notre expérience et leur permettre d'avancer plus rapidement.
Donc, ce ne sont pas les projets qui manquent…
Je vais reprendre Au-delà du voile rak khouya wana chkoune. On me l'a demandé. J'ai adapté La visite de la vieille dame, du Suisse Friedrich Dürrenmatt. J'ai écrit une pièce sur les harraga. Une pièce qui reste positive malgré la tragédie. Ces harraga montrent de hautes compétences en informatique pendant la préparation de leur départ qu'ils sont repérés par un employeur qui les recrute. Et ils abandonnent leur projet. Cette pièce est écrite, mais elle n'est pas montée.
Quelle pièce serait votre legs pour le théâtre algérien ?
Je crois qu'il y a suffisamment d'unités dans mon travail, que ce soit en français ou en arabe. Les gens peuvent entrer dans mon œuvre par différentes portes. Il y a ceux qui ont connu Prophètes sans dieu et qui vont s'intéresser à autre chose. Il y a ceux qui ont connu Babor Ghrak, Les fils de l'amertume… il se trouve que dans mon métier, j'ai une grande chance de ne pas avoir complètement raté ce que j'ai fait. Tout ce que j'ai présenté au public a fonctionné admirablement.
Y a-t-il une pièce que vous ayez toujours voulu écrire et monter, mais qui ne l'a jamais été ?
Oui, une pièce que je n'ai pas encore réussi à concrétiser. C'est de faire rencontrer Sartre, Kateb Yacine et Camus pendant la guerre de
Libération. Je me pose la question de savoir si ces trois hommes s'étaient rencontrés, est-ce que la guerre de Libération n'aurait pas pris un autre sens ? Ils ne se sont jamais rencontrés.
Camus et Sartre étaient en dispute et séparés. Kateb Yacine a refusé de rencontrer Camus et ne connaissait pas Sartre. On a là les trois grands points de vue sur la guerre de Libération.
Il se trouve que Sartre utilisait la guerre d'Algérie pour améliorer la démocratie française à l'intérieur. Il était plus contre de Gaulle que pour ou contre les Algériens.
Kateb Yacine s'est inscrit dans le combat du FLN. Il a donné au peuple algérien une dimension ancestrale et réelle.
Camus, lui, avait un lien charnel à la terre d'Algérie. Il affirme qu'il a droit à ce pays parce que son corps y est inscrit. Il a tenté d'allier les Algériens et les pieds-noirs.
Ceci dit, on ne peut pas demander des comptes à nos martyrs et à nos moudjahidine. Mais comme la génération qui vient après, nous devons nous dire est-ce que cette guerre telle qu'ils l'ont faite est la plus juste ? La cause est réellement juste, c'est ma terre, je la reprends. Maintenant, est-ce que la démarche a été la plus juste de notre côté ? C'est notre légitime interrogation. Pourquoi ? Parce que notre indépendance dépend de la réponse à cette question.
Il ne s'agit pas de faire une guerre de Libération et de se considérer indépendants juridiquement pour que tous les problèmes liés à l'indépendance soient réglés, Si on ne continue pas à nous interroger, s'il y a eu vraiment un million et demi de morts, est-ce que le départ de tous les pieds-noirs et des juifs était juste ? où sont les erreurs ? Si on reste dans l'image de tout est bien, tout est parfait… ils vont continuer à nous écraser.
Pour revenir à votre passage à Montréal, est-ce qu'il y a une différence entre le public de la diaspora algérienne en Europe et ici au Canada ?
Ici, au Canada et au Québec, le public algérien est beaucoup plus détendu ! Il est très loin de tout le poids qui nous a poussés à l'exil.
Quand tu es exilé en France, tu as déjà une partie des raisons de ton départ qui te pèse encore sur le dos. Tu es trop mêlé pour te positionner dans une intégration qui ne rejette pas les tiens et qui te fait accepter totalement les autres. Quand on n'a pas cette possibilité, on est désintégré à l'intérieur, donc incapables de s'intégrer à quoi que ce soit.
Déjà en Belgique, je me sens plus à l'aise. En Suisse, je me sens beaucoup plus à l'aise. Mais en France, il y a ce problème. Un véritable problème et auquel il faut répondre. Mais les nôtres répondent mal et les Français répondent encore plus mal, chacun à sa manière.
Votre pièce est en français, que donnerait l'expérience en arabe ?
Pour les spectateurs algériens qui seront présents ce mercredi [aujourd'hui, NDLR], au bout de cinq minutes, ils vont l'entendre en arabe ! Avec ma pièce Les fils de l'amertume montée en 1994 en France, le meilleur compliment que j'aie eu venait d'un spectateur qui m'avait dit : «M. Benaïssa, je vous jure qu'au bout de cinq minutes, je vous écouterai en arabe !»

Vous avez parlé de la traduction de vos œuvres en tamazight ?

Cela a été fait. Babor Ghraq a été traduite en mozabite, en kabyle. Je me bats aussi pour les publier en arabe dialectal. Le problème est que cette langue n'est pas codifiée. Ce n'est pas comme l'arabe classique que tu écris et que tu donnes à un correcteur et c'est terminé. Pour publier mes textes en arabe dialectal, il faut qu'il y ait une codification.
Cette dernière n'existant pas, je dois la réfléchir. Il y a un projet dans ce sens avec la Télévision algérienne, car les textes seront publiés avec des DVD des pièces enregistrées.


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