L'année 2006 a été incontestablement celle des procès des affaires liées aux scandales financiers. Le palmarès revient à la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) qui a été au centre de plusieurs affaires de détournement et de dilapidation de deniers publics. La plus importante, dont le préjudice financier a été estimé à près de 12 milliards de dinars et impliquant le groupe privé Digimex, a été jugée par le tribunal de Bir Mourad Raïs. Le tribunal a prononcé plusieurs peines allant de 3 à 8 ans de prison contre 14 cadres de la banque, dont l'ancien PDG, et le patron de Digimex. La seconde affaire traitée toujours par le même tribunal a été jugée il y a quelques jours seulement et concerne un autre scandale d'encaissements de chèques sans provision, d'avances sur factures non visées et de marchés non nantis au centre duquel se trouve la société privée MVS. Le montant du préjudice a été évalué par une expertise judiciaire à près de 300 millions de dinars. Le tribunal a mis l'affaire en délibéré et le verdict sera connu le 9 janvier 2007. A Sidi Bel Abbès, 24 personnes ont comparu devant la justice pour un détournement de près de 300 millions de dinars, alors qu'à Oran, 8 personnes, dont des cadres de la banque, ont été condamnées à des peines de 3 à 5 ans de prison pour complicité de détournement d'une somme de 80 millions de dinars. Les trois principaux inculpés, condamnés par contumace, seraient toujours en fuite. L'année 2006 a marqué la Banque nationale d'Algérie (BNA), qui a eu à batailler rudement pour extrader du Maroc trois des principaux mis en cause dans le scandale du détournement des 21 milliards de dinars, Achour Abderrahmane, patron de National Plus. Plusieurs cadres de la BNA sont actuellement en prison alors que le directeur de l'agence de Bouzaréah est en fuite en Grande-Bretagne. L'année 2006 a été aussi celle qui a vu le procès de la BCIA, l'un des plus grands scandales après celui de Khalifa, s'ouvrir à Oran, même si l'audience n'a duré que quelques heures avant d'être renvoyée au 26 janvier 2007. Cette affaire avait causé la faillite de la banque privée en laissant une ardoise de 13 milliards de dinars. Tout comme la BCIA, l'affaire Khalifa, dans son volet lié à la gestion de la caisse principale, a connu une évolution particulière en 2006. Après la fin de l'instruction, de nombreux observateurs ont douté de la tenue du procès, d'autant qu'il a été annoncé à plusieurs reprises avant la fin 2006. Avec la réponse de la Cour suprême qui a rejeté tous les pourvois en cassation, la cour de Blida vient de programmer le procès pour le 8 janvier 2007.