Plusieurs souscripteurs au projet des 95 logements sociaux participatifs (LSP), sis à Sidi Djilali, ont pris possession lundi de leur habitations dont les travaux n'ont toujours pas été achevés. Sans attendre la livraison du projet qui accuse un retard de presque dix ans, les souscripteurs ont occupé, en ce début de la saison d'hiver, les logements dépourvus de toutes les commodités, a-t-on constaté. «Cela fait dix ans que j'attends que le projet soit livré, je n'ai plus les moyens de payer le loyer», explique un des bénéficiaires du projet qui fait porter la responsabilité aux institutions publiques en charge d'assurer le suivi des travaux. «Nous avons décidé d'emménager malgré l'absence de commodités car nous ne pouvons plus patienter. Les chantiers LSP s'éternisent à Sidi Bel Abbès sans que les pouvoirs publics bougent le petit doigt», fait observer un enseignant du secondaire qui a dépensé tout ce qui lui restait comme économies pour achever, à son compte, des travaux de maçonnerie et d'étanchéité. Selon de nombreux souscripteurs, le nombre sans cesse croissant de promoteurs défaillants n'inquiète plus, outre mesure, les pouvoirs publics, dont les promesses renouvelées ne «semblent convaincre personne». Malgré les rassemblements de protestation quasi-hebdomadaires de souscripteurs aux programmes LSP et LPA, aucune mesure concrète à même d'apporter une solution claire et juste n'a été prise par les différents responsables qui se sont succédé à la tête de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Des responsables plus enclins à «caser» les demandeurs de logements sociaux locatifs (LSL), à forts relents médiatiques, qu'à se soucier du sort de milliers de demandeurs issus des classes moyennes et dont les revenus sont siphonnés par un marché locatif complètement déréglé. D'ailleurs, il est plus question en cette période électorale de la distribution de logements sociaux, prévue prochainement, que de la réactivation de dizaines de chantiers LPA abandonnés aux quatre coins de la ville, et ce, au grand dam d'une catégorie sociale dite moyenne, livrée au désespoir.