A la clôture des travaux de la 22ème session du Haut Conseil Islamique (HCI), qui s'est déroulée ce lundi à Naâma, Cheikh Bouamrane, président de ce conseil, a profité de son passage dans la région pour donner une conférence suivie d'un débat à Aïn-Sefra et ce, à l'occasion du centenaire de la mort d'Isabelle Eberhardt. Une conférence qui a tracé sa vie, son parcours à travers l'Algérie et finalement la fin tragique de cette femme qui a vécu parmi les Algériens et tellement aimé le désert à en mourir. Avec un langage simple, limpide et précis, le conférencier a su lever toute équivoque en évoquant le véritable but et les louables actions de cet écrivain-journaliste. Faisant table rase des préjugés et d'une injustice triomphante, nourrie, dira-t-il, uniquement par des légendes faites de toutes pièces, créées par l'imagination fertile de ses détracteurs. Une femme injustement considérée par certains comme une espionne. Tout en martelant la table, il ajoute qu'Isabelle Eberhardt mérite, par contre, un vibrant hommage, le respect et une consécration car, dit-il, elle est incontestablement une musulmane qui, à cette époque, avait courageusement dénoncé par ses différents écrits les injustices et les exactions pratiquées impunément par l'occupant. « Les amis de Aïn-Sefra m'avaient saisi, dit-il, pour une concertation sur une éventuelle célébration du centenaire ; je leur dis, ici présent, que le HCI est favorable à cet événement et vous propose même de créer une fondation Isabelle Eberhardt à Aïn-Sefra. » Par cette percutante déclaration, plutôt inattendue mais tant espérée, la salle a failli crouler sous les applaudissements sciemment prolongés. A l'issue de cette conférence animée par tant de puissance verbale et visiblement conviviale, M. Bouamrane finira par dire que « si vous invitez le HCI à ce centenaire, prévu le 21 octobre, notre représentant sera certainement présent. »