De l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à 11h, l'affluence aux urnes était timide, hormis quelques votants sporadiques dans les centres que nous avons visités, notamment les écoles Zaoui, Belhadj et Senouci, au chef-lieu de wilaya. L'intérêt pour les élections communales était légèrement décalé, par rapport à celui de l'APW, selon les taux de participation arrêtés à 14h, à savoir 17,61% pour l'APW et 18,16% pour les APC, sur un nombre total de 446 502 inscrits. Mais l'affluence est légèrement moins faible que lors des dernières législatives, avec la tendance du vote «tribal» qui a prédominé, à en croire ceux que nous avons abordés, en attendant les résultats demain. «On s'en fiche des législatives. On n'a même pas daigné se déplacer pour glisser un bulletin. Mais là, quand il s'agit d'élire un responsable local, on n'a pas hésité à aller voter, sans rien attendre en retour, pour un proche ou un cousin, que nous jugeons moins mauvais que les autres, car, au final, ils sont tous pareils», nous a-t-on au sortir d'un centre de vote. Un peu plus loin, dans un café, nous avons questionné d'autres citoyens qui ont choisi de voter blanc. «On s'est tellement perdu devant une multitude de bulletins et de chiffres, qu'on a fini par voter nul. Et c'est notre droit.» Un autre citoyen, que nous avons croisé sur le chemin, a choisi quant à lui l'abstention. «Figurez-vous que pendant la confection des listes électorales on m'a sollicité pour compléter une liste. Et puisqu'on me prend pour un ‘‘bouche-trou'', je réponds par l'abstention.» A noter qu'un dispositif de 1380 agents de police a été déployé aux alentours des 88 centres à travers le territoire de la wilaya pour assurer le scrutin. Ville figée A Batna, après l'afflux de la vague des retraités et vétérans lève-tôt durant la matinée, les centres de vote du centre-ville se sont quasiment figés. Ils ne comptaient que le staff d'encadrement et les surveillants des différents partis politiques. A l'extérieur, les citoyens interrogés ne semblaient pas concernés par ce qui se passait. Les plus créatifs d'entre eux nous ont répondu avec des calembours et des plaisanteries quant à leur participation. Les pages consacrées à la wilaya de Batna, sur les réseaux sociaux, s'en sont donné à cœur joie. Le directeur d'un des centres que nous avons visité la matinée, l'école primaire Fatima Guidoumi, sise aux allées Ben Boulaïd au centre-ville, nous a surpris par son refus de coopérer. Avec une fébrilité palpable et une certaine panique, il a carrément refusé de nous communiquer les chiffres de la participation de la mi-journée. Faisant valoir notre droit à l'information, le chef de centre s'est mis à crier et à être agressif. Des élections supposées démocratiques durant lesquelles on ne peut avoir de simples taux de participation ! L'une des raisons possibles de ce comportement est sans doute due au fait que ledit centre a été le théâtre d'affrontements entre membres de partis politiques durant les élections législatives, avec de graves accusations de fraude et de bourrage d'urne. Les taux officiels de participation à 11h étaient à peine de 6,34% concernant l'Assemblée populaire de wilaya (APW) avec 41 727 votants et 6,71% avec 44 157 voix pour l'Assemblée populaire communale (APC). Un bond significatif a été observé à 14h. Ce n'est pas moins de 22,25% (146 449 voix) de participation annoncée pour l'APW et 23,48% (154 530 voix) pour l'APC. Des chiffres surprenants alors que la ville de Batna, entre 11h et 14h, heure de prière, de déjeuner et de sieste, était vide. ,