Malgré les mesures d'austérité qui ont rattrapé plus d'une centaine de festivals nationaux et internationaux, celui du malouf est maintenu. Lors d'une conférence de presse animée au palais de la culture Mohamed El Aïd El Khalifa, Samir Guenez, commissaire du Festival culturel international du malouf a annoncé la 10e édition, prévue du 4 au 7 décembre au Théâtre régional de Constantine (TRC). Malgré les difficultés liées à la diminution importante de la dotation ministérielle, ce festival sera différent des autres éditions précédentes, selon ses dires. «Ce festival sera différent de ce qui a été vu dans les éditions précédentes. Malgré la limitation du budget et la période du renouvellement des APC et APW, qui ont l'habitude de nous apporter leur aide, nous avons insisté pour qu'il soit tenu durant cette période et que sa clôture coïncide avec l'anniversaire de la disparition de Mohamed Tahar El Fergani», a-t-il précisé. Et de s'étaler sur les «spécificités» de cette édition: «Elle aura trois caractéristiques importantes. Elle est à la fois unique, rassembleuse des artistes et des amoureux de ce genre de musique et transitionnelle en se basant sur des soirées objectives organisées selon des normes internationales.» Malgré la courte durée de l'événement, le commissaire du festival a promis que les soirées seront très riches et de haute qualité. «Nous avons créé un orchestre dirigé par le maestro Samir Boukredera et composé d'environ 30 musiciens de renommée», a-t-il souligné. Pour ce qui est du budget alloué à ce festival, le conférencier s'est contenté de préciser qu'il est à 17 % du budget octroyé en 2015. La soirée d'ouverture intitulée «Aswat el madina» (les voix de la ville) commencera vers 17 h avec la participation de Kamel Bouda, Hacène Bramki, Segueni Abderrachid, Riadh Khelfa, Khaled Aimer, Adel Maghouach et Malek Chelloug. Un hommage sera rendu aux artistes défunts Laïd Fennikh et Nadir Bouda. Le programme sera clôturé jeudi à partir de 14 h, par l'organisation d'une visite au musée dédié au défunt maître du malouf, Mohamed-Tahar Fergani, et un hommage lui sera rendu. Avant de conclure, M. Guenez a déclaré que plusieurs changements ont été proposés aux autorités pour assurer la pérennité de cet événement : «Nous avons demandé à ce qu'il y ait des changements pour s'ouvrir sur le monde. Car le malouf est un patrimoine international et n'est pas seulement spécifique à l'Algérie.» Il a proposé, selon ses propos, le changement de l'intitulé, l'établissement d'un programme étalé sur toute l'année, à travers la réalisation des annexes qui organisent des journées d'étude et autres activités. «J'ai proposé également de déposer un dossier au niveau de l'Unesco pour la reconnaissance du festival à l'échelle internationale. A la fin nous demanderons aux artistes de préparer un avant-projet pour la préparation du prochain festival dès maintenant», a-t-il ajouté.