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La Baleine bleue, le «jeu» qui pousse les jeunes au suicide
50 jours pour te tuer !
Publié dans El Watan le 15 - 12 - 2017

Blue Whale Challenge ou Défi de la baleine bleue, l'application internet qui pousse les jeunes au suicide, fait rage dans le monde entier, mais aussi en Algérie où ses premières victimes se font, de plus en plus, nombreuses depuis quelques jours, dans les différentes régions du pays.
Présenté comme un «jeu» aux internautes qui sont tentés par l'expérience, ce dernier, qui vise principalement les adolescents, est constitué de 50 défis, dont le premier peut être une simple question, mais le dernier exige de l'utilisateur de se donner la mort. Créé en 2016 par de jeunes russes qui auraient pour objectif, selon différents médias, de «purifier le monde ou diminuer la démographie», Blue Whale Challenge, téléchargeable facilement sur Play Store, application préinstallée sur chaque téléphone et tablette Android, a fait déjà plusieurs victimes, notamment à Béjaïa et Sétif.
Tout commence par un simple clic sur l'application en question, où est demandé à l'utilisateur d'accepter la condition de permettre au mentor ou au parrain, chargé de le soumettre au défi, d'accéder à toutes les données de son appareil. Cela signifie qu'il aura accès à la vie privée de l'utilisateur, en récupérant toutes les photos, les numéros de téléphone, les SMS et les échanges sur Messenger, Viber, Whatsapp, Snapchat, Facebook, etc.
Comme exemple de défis, il est demandé, entre autres, à l'utilisateur de se réveiller à 5h pour écouter de la musique triste, voir un film d'horreur, ou même de se mettre, tard la nuit, sur un toit, se prendre en photo et l'envoyer au mentor afin d'attester de la bonne exécution de l'instruction pour pouvoir passer à la l'étape suivante. «C'est une sorte de conditionnement psychologique qui met l'enfant sous la volonté du mentor», explique un psychologue. Seul signe qui indique l'implication de l'enfant dans ce jeu : le changement de comportement ou le dessin d'une baleine tailladé sur le bras.
Messenger
Ce nouveau phénomène inquiète les parents et préoccupe l'Etat et les médias. Dans son édition d'hier, El Khabar rapportait deux autres cas similaires d'un lycéen de Mostaganem et d'une collégienne de Tizi Ouzou. Selon le quotidien, ces derniers ont été, distinctivement, hospitalisés dans des établissements psychiatriques de leurs régions après que leurs proches aient remarqué les dessins de la baleine sur leurs bras. El Khabar a précisé que l'état psychologique des deux adolescents était inquiétant. Mais si certains expliquent par la curiosité la tentation de ces jeunes à essayer ce jeu mortel, d'autres disent que c'est la spoliation de leurs données personnelles, comme les «photos gênantes», qui les empêchent de refuser l'expérience.
Certes, beaucoup de choses sont dites sur cette histoire... Un jeune paraissant sur une télé privée algérienne explique qu'il a pris part à ce jeu dans une discussion groupée sur Messenger, ce qui veut dire que l'ordinateur portable ou de bureau fait partie aussi des appareils susceptibles d'être utilisés pour cette application. De plus, en l'absence d'une raison valable qui pourrait permettre au parrain d'appliquer son chantage, ce dernier informe sa victime qu'il possède l'adresse IP de son internet, qui lui permet de récupérer l'adresse du domicile de ses parents. «Le parrain menace la victime d'envoyer des gens pour assassiner ses proches s'il refuse de se donner la mort. Certains cèdent au chantage afin de protéger les leurs», explique-t-il.
Lycée
Mais si les deux adolescents ont été sauvés, d'autres ont péri en se donnant la mort par pendaison, dans la plupart des cas. La mort du jeune Bilal Berkani, lycéen de 15 ans, du village Maala, dans la commune de Sidi Aïch (Béjaïa) a choqué tous les habitants de sa région. En profitant de l'absence de sa famille, partie pour la cueillette des olives, Bilal a décidé de se donner la mort par pendaison au milieu du couloir de sa maison. Joint par téléphone, son voisin Locif témoigne : «Certes, la famille de Bilal a remarqué un changement dans son comportement. Il paraissait bizarre, perturbé.
Son père l'a tout de suite présenté à un psychologue. Mais il n'a fait que trois séances avant de se suicider. Sauf qu'avant de passer à l'acte, Bilal a laissé un message sur son mur Facebook expliquant qu'il ne trouvait plus de raison à rester en vie. Au début, la famille n'avait que des soupçons, mais elle a fini par affirmer qu'il s'agit bel et bien du jeu de la Baleine bleue. Ses proches ont trouvé sa puce portable qu'il avait dissimulée dans ses affaires avant sa mort. Ils ont trouvé des photos et des échanges prouvant la thèse de sa participation au jeu.» Ce n'est pas tout, car le soir même du jour de l'enterrement de Bilal, un jeune fille du même lycée reprend les mêmes mots de Bilal et s'excuse auprès de sa famille, car selon ses dires, c'est elle qui aurait poussé Bilal à essayer ce jeu. Selon Locif et d'autres personnes de la région de Sidi Aïch, la jeune fille s'est donnée la mort le soir même, soit 24 heures après son camarade.
Identité
Le drame ne s'arrête pas là. Au milieu de la soirée, un autre cas est signalé aux jeunes du village. Une autre lycéenne reprend le même message sur son compte Facebook. Locif et ses amis, qui ont intercepté le statut, ont donc tout fait pour la garder en ligne. Il explique qu'ils ont réussi en maintenant la discussion, chose qui leur a permis de gagner du temps et trouver son identité. «Nous avons fini par trouver son identité et informer la police et sa famille. La fille a été finalement sauvée», se réjouit-il. Impossible de bloquer ce jeu comme l'a expliqué lors d'un point de presse, la ministre des Télécommunications, Houda Feraoun, car il ne s'agit pas d'un site internet.
De plus, ce ne sont pas seulement les mineurs qui tentent l'expérience, car le fait d'en parler, comme le souligne le responsable d'Unicef en Algérie, Marc Lucet, lors d'une rencontre organisée en début de semaine avec les journalistiques au siège de l'organisation à Alger, crée une sorte de publicité pour ce jeu. «Ceci peut aussi encourager d'autres personnes à tenter l'expérience», explique-t-il. C'est le cas de Merine Hadj Abderrahmane, un plasticien freelance de 27 ans, qui le pratique depuis 20 jours. Il confie qu'il est à sa 14e étape et qu'il le fait pour «chercher de l'inspiration». «Il y a 5 applications et non une seule.
Chacune d'elles compte un nombre d'étapes. Mon mentor a commencé par me poser des questions pour connaître mon âge et le nombre de mes frères et sœurs. Puis, il m'a testé pour savoir si j'étais là pour le piéger ou pour réellement jouer.
Il peut aussi vous demander de lui communiquer le mot de passe de votre Facebook. Dans mon cas, je lui ai donné celui d'un compte que je n'utilise pas souvent. J'ai fais, aussi, l'expérience de la baleine, mais en la dessinant avec de la peinture rouge. Mais je pense que ce n'est qu'un robot en réalité. Ce n'est pas un être humain qui donne les instructions, car sinon comment peut-il connaître la psychologie de l'Algérien pour réussir à l'angoisser. Ce n'est pas Mozart qui peut m'angoisser à 5h, mais Cheb Hesni», déclare-t-il en se moquant des parrains de ce jeu.

Parrain
Si Merine est parvenu à la 3e application, il n'a pas réussi par contre à accéder aux discussions privées sur Facebook où les groupes de jeunes se partagent les défis qui les conduisent, parfois, à la mort. Merine dit qu'il a tenté de rejoindre plusieurs d'entre eux, en vain. Mais, il a probablement été démasqué par les administrateurs de ces pages (les parrains), lui qui n'a tenté l'expérience que pour s'amuser.
Pour Unicef, qui se bat pour un avenir meilleur pour les enfants du monde, internet reste un instrument de savoir et un acquis, notamment pour les enfants les plus défavorisés. «Mais les parents doivent savoir qu'aux côtés de tous les biens faits de ce dernier, il peut aussi être porteur de plusieurs facteurs négatifs pour l'éducation et l'évolution de l'enfant, comme les contenus pornographiques, l'usurpation d'identité ou la violation de la vie privée de l'utilisateur», explique le représentant d'Unicef en Algérie. «Le phénomène de la chambre pour enfant a augmenté le risque de les voir tomber dans ce piège.
L'objectif n'est pas de priver l'enfant d'internet, mais de savoir le protéger dans un monde du numérique et surtout d'améliorer l'accès aux plus défavorisés, ce qui est notre objectif du moment», ajoute-t-il. Porter attention à son enfant, savoir ce qu'il regarde et ce qu'il partage sur internet, ou mieux, le former et le pousser à s'autogérer afin qu'il s'empêche, lui-même, d'aller vers des applications et des sites auxquels il n'a pas droit d'accès. Unicef explique qu'elle travaille avec différents ministères algériens, dont ceux de l'Eduction et de la Solidarité afin de sensibiliser les parents et les enfants sur ce genre de phénomènes.
De son côté, la Sûreté nationale (DGSN), comme nous l'a indiqué par téléphone sa directrice de communication, a mobilisé tous ses techniciens, qui font campagne depuis plus d'une semaine sur les dangers de l'internet à travers les différentes écoles du territoire national. Selon elle, la DGSN a même organisé un forum où des experts en la matière ont répondu aux différentes questions des journalistes venus s'informer sur le sujet.
A Béjaïa, plusieurs jeunes activistes, notamment d'Amnesty International, continuent de sensibiliser les écoliers des différents établissements scolaires des villages et sur les réseaux sociaux contre ce fléau. Le seul problème est qu'il n'y pas que le «jeu» de la Baleine bleue qui peut être dangereux, d'où la nécessité de sensibiliser les enfants sur ce genre de pratiques plutôt que de les priver d'internet, comme l'expliquent les différentes organisations interrogées sur le sujet.


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