Quel crédit donner aux déclarations du secrétaire général du FLN lorsqu'il affirme que le futur président de la République sera issu du FLN. Djamel Ould Abbès, par cette certitude, élimine tout suspense pour 2019 et dépouille son rival du RND de toute ambition présidentielle. Si cette déclaration est du même acabit de celle où il prédisait à Bouteflika de marcher de nouveau, elle est à mettre aux oubliettes mais il est clair que le patron du FLN n'a fait que rappeler une réalité tout algérienne. La politique étant ce qu'elle est chez nous et la cooptation étant le premier critère de sélection présidentiable, il est fort à parier que le futur chef de l'Etat devra se reposer sur un consensus de tous les cercles du pouvoir. Pour lui, Ouyahia a la confiance du FLN tant qu'il «continue de soutenir le programme» de Bouteflika et dans le cas contraire «le FLN ne le soutiendra plus». Une manière de lui signifier que même une candidature de sa part sera refusée de facto. Ould Abbès remet derechef la course à El Mouradia au-devant de l'actualité, lui qui avait reproché à Ouyahia ses ambitions présidentielles. Ould Abbès, qui ne doit son poste qu'au degré de sa vassalité, s'érige en défenseur inconditionnel de Bouteflika et dénie à quiconque de nourrir des prétentions de devenir président. Ceci dit, le SG de l'ex-parti unique a relancé le débat sur un cinquième mandat, sujet hautement tabou il y a quelques mois. Le fait d'insister sur la couleur partisane du futur président de la République est en soi un indice sur les intentions des uns et des autres et la volonté de reconduire Bouteflika pour un nouveau quinquennat à la tête du pays malgré ses soucis de santé. Pourtant, cette stratégie de campagne bute essentiellement sur l'état de santé du chef de l'Etat qui pourrait être rédhibitoire à toute candidature pour se représenter à sa propre succession. Le fait d'annoncer publiquement le profil du futur président, dans le cas où Bouteflika ne viendrait pas à briguer un nouveau mandat, est en lui-même un indice sur les prochaines manœuvres qui sont en train de se mettre en place pour éviter un dérapage au sommet. Les traditionnels partenaires à consulter dans ces cas devront certainement composer avec le nouveau venu sur la scène, le patronat qui pèse de plus en plus sur les décisions politiques.