L'Association nationale des diplômés de l'Institut national des hydrocarbures de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès a organisé hier son premier séminaire international consacré aux énergies renouvelables. Selon son président, Benmaâmar Mabrouk, «l'objectif est de savoir où en est l'Algérie dans ce domaine, comparativement à d'autres pays. Il s'agit donc d'échanger des connaissances et de présenter les nouvelles technologies. Il précisera au cours de son allocution que «le développement des énergies passe par le développement des recherches». Le premier intervenant, Chahar Boulekhras, P-DG de SKTM, filiale de Sonelgaz chargé des énergies renouvelables, lui même sorti de l'INH, a présenté le programme national de développement des énergies renouvelables à l'orée 2030. Il a fait état de l'existence actuelle d'une couverture énergétique nationale de 99% pour l'électricité sur la base des sources classiques (turbines et fossiles), et de 60% pour le gaz, alors que pour les énergies renouvelables elles caracolent à 344,1 mégawatts pour le solaire, 10,2 pour l'éolien, 150 pour le gas-solar hybride. D'ici 2020, on projette d'atteindre les 18 238 MW × 31,12 d'électricité et 5,2 millions de gaz. Mais la problématique du foncier reste entière, même si les identifications satellitaires ont recensé 4% pour le Nord, 10% pour les Hauts-Plateaux, et 86% pour le Sud algérien. La production prévisible au niveau de ces sites est de l'ordre de 169 440 TWH/an, sachant que le plus gros potentiel photovoltaïque et éolien conjugué se situe dans les Hauts-Plateaux, où 21 régions connaissent une vitesse des vents de 5 à 9 m/s à une altitude de 150 mètres, d'après l'étude menée. Les études se concentrent actuellement sur les sites éoliens à choisir. Le projet du programme national des énergies renouvelables, qui s'étale sur l'horizon 2030, prévoit une production photovoltaïque de 13 575 MW pour une couverture électrique de 27%, une production éolienne de 5010 et d'autres productions non fossiles, comme la cogénération, la biomasse et la géothermie. L'ensemble générerait une production énergétique de l'ordre de 22 000 MW. Il est question de la création de 200 000 emplois qualifiés et d'un réseau de PME et PMI pour la pièce de rechange. L'orateur a réitéré les deux principes de base qui encadreraient toutes les actions : l'intégration nationale et le transfert technologique. Il a passé ensuite en revue les différentes réalisations qui sont entrées en production. Elles sont au nombre de 11 centrales qui produisaient en juin dernier 476, 96 MW. La plupart se trouvent au sud du pays. L'aspect environnemental a, de son côté, fait l'objet d'une attention particulière, notamment pour réduire l'effet de serre. Le Pr Kamel Mohammedi a relevé que Sonatrach et ses associés payent 5 millions de dollars pour le rejet de CO2 au niveau de leurs gisements d'exploitation, alors que la station de stockage de Krechba traite les rejets avec un débit nocif aux strates géologiques. La nécessité de réduire le débit déplace le problème sans le régler. C'est pourquoi le Pr Mohammedi préconise la construction d'une centrale solaire susceptible de traiter une quantité de ces gaz par le procédé de méthanisation, soit par le mélange d'hydrogène et de gaz carbonique. Toutefois, cette solution s'avère coûteuse, avec 19 centimes le kilowatt. D'autres intervenants se sont penchés sur «la présentation des systèmes hybrides» ou encore «la géothermie du Nord- Est algérien». Les débats ont été relevés pour s'interroger sur les techniques d'exploitation des différentes énergies renouvelables et sur les coûts.