Après le Pacte national économique et social de croissance signé en février 2014 entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat, est venu donc le moment de la Charte de partenariat entre les secteurs public et privé (CPP) qui sera signée demain au siège de l'UGTA, annonce le site officiel du premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Le Premier ministre prendra part, samedi, avec les autres partenaires du Pacte national économique et social de croissance, à la cérémonie de signature de la Charte relative au Partenariat public-Privé», lit-on sur le site du Premier ministre. Evoquée depuis plusieurs années, il faut dire que la charte en question, qualifiée de «positive» par certains observateurs, dont Lotfi Halfaoui, expert industriel, intervient dans un contexte de crise budgétaire causée par la chute des prix des hydrocarbures. Le PPP contribuera, selon ce qui a été annoncé, «à la mobilisation des ressources financières pour la réalisation de projets d'infrastructures publiques, provenant d'opérateurs privés ou publics, algériens principalement, qui bénéficieront des revenus générés par l'exploitation de ces infrastructures». Même si cela reste «embryonnaire» pour le moment, M. Halfaoui pense que «la démarche est synonyme d'une prise de conscience des entreprises publiques de la nécessité de tels partenariats avec le secteur privé», souligne-t-il. Mais d'autres ne partagent pas forcément son avis. C'est le cas du professeur en management à HEC Montréal, Taïeb Hafsi. Interrogé sur le sujet par le site électronique Maghreb-Emergent, M. Hafsi assure que «le modèle PPP ne marchera pas en Algérie». «L'Etat ne peut pas fonctionner avec le privé. Le problème avec le PPP est que l'Etat se retrouve coincé, obligé d'appliquer des règles qui sont les règles générales de l'Etat, ce qui est incompatible avec le marché. Cela ne marche pas et ne marchera pas. Le projet de Banamor/Erriad Corso de boulangerie industrielle en est un bon exemple d'échec», confie-t-il à Maghreb-Emergent. Pour rappel, la cérémonie verra également la participation des organisations patronales publiques et privées concernées.