Tentatives de regroupement et main de fer des autorités. Composée d'une douzaine de syndicats autonomes du secteur de la Fonction publique, l'Intersyndicale, lancée au lendemain de l'abrogation en 2016 de l'ordonnance 97-13 relative à la retraite, a soumis au gouvernement trois dossiers litigieux : retraite, réforme du code du travail et pouvoir d'achat. Refusant de répondre aux revendications, les autorités usent du bâton. Le dernier rassemblement auquel a appelé l'Intersyndicale a été violemment empêché, et des syndicalistes, parmi lesquels des présidents de syndicat, ont été interpellés avant d'arriver à la place des Fusillés (Alger). Pourtant, l'année 2017 avait commencé par une bonne nouvelle pour les animateurs syndicaux. L'ancien ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, a invité les syndicalistes à une réunion au siège de son ministère. Il a rappelé, la main sur le cœur, la nécessité de renforcer le dialogue social entre son département et les partenaires sociaux. El Ghazi, qui laissera son poste à Mourad Zemali, a invité les syndicats «à améliorer le système de communication et fortifier le dialogue entre nous, pour que nous puissions agir et interagir avec confiance, cerner les besoins et y répondre». Les animateurs syndicaux, qui ont salué cette décision, ont vite déchanté, puisque les autorités n'ont plus pris langue avec eux : ni rencontres bilatérales ni participation à la tripartite, les syndicats n'avaient plus que la rue pour exprimer leurs revendications. Perdant leurs illusions, ils ont décidé de renforcer leur rang en se regroupant en confédération, comme les y autorise la loi 90-14 sur l'activité syndicale (art. 4). Une commission de rédaction de l'avant-projet de statut d'une Confédération des syndicats autonomes (CSA) est installée. L'avant-projet de statut de la CSA est adopté en septembre. La commission devait poursuivre son travail en préparant le dossier administratif en vue du dépôt du dossier d'agrément par le ministère du Travail. Finalement, l'AG constitutive, qui devait se tenir le 11 décembre, a été reportée pour «des raisons techniques» liées aux activités organiques de certaines organisations. Les syndicalistes, qui ont remis «à plus tard» la constitution de leur centrale, ne s'avouent pas vaincus. Ils menacent de recourir à des actions plus fortes avec le début de l'année. «Nous sommes contraints d'aller vers le durcissement des actions», met en garde le président du Satef, Boualem Amoura, interrogé par El Watan. Ses collègues de l'Intersyndicale y souscrivent.