Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a déclaré hier : « Il n'y aura pas de recul dans le processus de privatisation des entreprises publiques. » Il dira que la cadence allait être au contraire accélérée dans les prochains jours. Le ministre, intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, a précisé qu'une quinzaine d'entreprises publiques seront présentées chaque quinze jours au Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour pouvoir privatiser rapidement les quelque 300 entreprises éligibles à la privatisation dans l'immédiat. Il a évalué à un millier les entreprises qui restent encore à privatiser sous différentes formes, précisant qu'il y en a certaines qui sont dans « une situation très difficile ». M. Temmar a rappelé qu'un peu moins de 400 entreprises avaient déjà été privatisées. Donnant un sens « large » à la privatisation, qui comporte plusieurs formes allant de l'ouverture du capital à la cession totale, du partenariat de 10 à 70% ou par seulement la gestion, M. Temmar a indiqué que certaines entreprises étaient privatisables à 100%, alors que d'autres, dites « stratégiques », ne sont pas à céder. L'entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach « est exclue totalement de la liste des privatisations », a-t-il rassuré. Le ministre a rappelé par ailleurs qu'à ce jour, « 80 entreprises ont été vendues aux collectifs des travailleurs ». Pour le premier responsable du secteur, la privatisation est un moyen de promotion de l'investissement industriel au service de la croissance économique. « Nous ne pouvons pas aller à la croissance économique, dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), sans industrie extrêmement puissante », a-t-il dit. Le ministre a, par ailleurs, rassuré que des facilités peuvent être accordées à des investisseurs en 72 heures au lieu de deux ans comme auparavant. Un nouveau code des investissements a récemment remplacé un texte datant de 2001 et il permet, selon le ministre, de répondre à toutes les préoccupations des investisseurs nationaux et étrangers. Si un investisseur « demande des avantages particuliers, il entre dans le cadre du code des investissements et à ce moment-là, on lui donne des avantages en 72 heures au lieu de deux ans comme auparavant », a déclaré M. Temmar. Pour rappel, des investisseurs, notamment étrangers, avaient dénoncé les lenteurs administratives, le manque d'assiettes foncières et l'existence d'un marché informel qui constitue une entrave à l'investissement. M. Temmar a rappelé que l'Algérie avait lancé des réformes pour mettre son économie « aux standards internationaux » et offrir les « conditions de création d'un marché des capitaux », soulignant que le pays avait entrepris une réforme bancaire en ouvrant le capital du Crédit populaire d'Algérie ainsi que celui des assurances que l'on est en train d'étudier, une réforme du foncier dont les décisions seront pour fin décembre et une lutte contre le marché parallèle pris en charge par le ministère du Commerce. S'agissant de l'ouverture du capital du CPA, le ministre précise qu'« on est au stade de la rédaction des cahiers des charges avant l'appel d'offres ».