Le nombre des entreprises publiques qui seront privatisées d'ici à fin 2006 est de 300. Ce chiffre s'ajoute aux 270 entreprises dont la privatisation a déjà pris effet durant l'année dernière ainsi qu'aux 63 entreprises privatisées durant les quatre derniers mois. C'est ce qu'a annoncé Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, hier, lors de l'émission radiophonique de la Chaîne III, « Questions de l'heure ». Le ministre, qui a précisé à cette occasion que le nombre total des entreprises privatisables est de 1055, a indiqué que ces opérations de privatisation ont rapporté à l'Etat la somme de 55 milliards de dinars et un investissement de 91 milliards de dinars. Selon le ministre, aucun emploi n'a été perdu à cause de ces privatisations qui ont pu, au contraire, sauvegarder pas moins de 19 000 emplois. A la question de savoir quelle est l'entité qui gère actuellement les dossiers de privatisation, M. Temmar a affirmé que le « système de privatisation est devenu plus simple », en ce sens que « les SGP (société de gestion des participations) sont aujourd'hui les seules responsables de la privatisation de leurs portefeuilles ». Tout en soulignant que 75% des repreneurs sont des nationaux, Abdelhamid Temmar a indiqué que des mesures de facilité ont été prises au profit de ces derniers pour accélérer le processus de privatisation. Il s'agit, entre autres mesures, de celle qui accorde au repreneur la possibilité « de payer 30% cash et le reste sur une période de 6 ans ». Quant au recours, souvent critiqué par les observateurs, aux banques d'affaires pour privatiser les entreprises publiques, le ministre dira d'abord qu'« il ne s'agit pas de banques d'affaires, mais de cabinets conseils ». Selon lui, « les grandes entreprises, qui sont au nombre de 145, ne peuvent pas être privatisées sans passer par ces cabinets qui sont choisis parmi les plus performants dans le monde ».Par ailleurs, bien qu'il soit aujourd'hui efficient et qu'il ait enregistré un chiffre d'affaires de 680 milliards de dinars en 2005, soit une progression de 2%, le secteur public, selon le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, croule sous le poids de l'endettement. D'où la nécessité de recourir à la privatisation sous ses différents aspects (partenariat, cession au profit des travailleurs...). Le ministre a indiqué à ce propos que pour consolider et sauvegarder le potentiel industriel algérien et « lui permettre d'aller à la rencontre du marché européen », il n'y a pas d'autre choix que d'opter pour la privatisation et d'ajouter qu'une stratégie industrielle a été mise en place pour fixer les secteurs prioritaires pour les investissements. Il s'agit, selon le ministre, des industries de la sidérurgie, de la mécanique, de la métallurgie, de l'électrique et de l'électronique (ISMMEE). D'autres secteurs sont également concernés par cette stratégie comme ceux de l'agroalimentaire, de la pétrochimie, de la pharmacie et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, a ajouté le ministre. S'exprimant au sujet du climat général des affaires, M. Temmar a estimé que les aspects macroéconomiques actuels sont « très positifs », mais que sur le plan structurel, certains retards sont à constater. Il citera à ce propos le problème de la mise à niveau, le foncier industriel et le système bancaire.