En une semaine, le ministre a avancé deux chiffres différents sur le nombre d'entreprises privatisées. De contradiction en contradiction. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, affirme une chose le matin pour dire son contraire l'après-midi. Les dossiers de la privatisation et de l'investissement jouent au yo-yo. Le ministre a affirmé, avant-hier, à partir de Biskra, que 417 entreprises ont été privatisées totalement ou partiellement entre 2003 et 2007. Selon lui, l'opération a permis au Trésor public d'engranger 125 milliards de dinars, outre la préservation de 36 530 postes d'emploi. Il y a une semaine de cela, en marge du 3e Forum économique d'Alger, tenu les 20 et 21 janvier derniers, le ministre a avancé des statistiques différentes. Il a affirmé que le nombre d'entreprises privatisées à ce jour est de 500. Aussi, M.Temmar a annoncé que l'opération de privatisation a connu un développement rapide depuis 2005. Il y a eu, selon lui, l'ouverture du capital de 350 entreprises et la programmation de 100 autres à la privatisation durant l'année 2008. Pourtant, le représentant de l'Agence nationale du développement des investissements, Djamel Ziriguine avait annoncé que 800 entreprises publiques sont présentées actuellement à une privatisation totale ou partielle. Le ministre tient à préciser également que la cadence des privatisations sera accélérée. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) se réunira une fois par semaine au lieu d'un CPE par quinzaine. Mais dans la réalité, il se tient chaque deux mois. On se demande alors s'il est possible d'atteindre une telle cadence et de respecter les délais annoncés pour une tâche aussi colossale et est-il surtout facile de relever un tel défi? D'autant plus que depuis le déclenchement du processus de privatisation de 1200 entreprises, il y a une décennie de cela, les choses ont toujours été synonymes de lenteur, frein et blocage, pour plus d'un motif. Qui croire et quel chiffre doit-on retenir? Le ministre a, d'ailleurs, reproché à la presse, lors d'une conférence de presse animée en marge du 3e Forum économique d'Alger, de publier des chiffres erronés concernant son département. Il serait pourtant plus raisonnable de communiquer périodiquement les résultats des privatisations ou des investissements afin d'éviter les malentendus. Plus grave encore, M.Temmar a tenu à préciser que pour l'investissement, le groupe Emaar ne participera qu'avec 5,5 milliards de dollars au lieu de 25 milliards de dollars montant donné par la presse depuis l'annonce des projets, c'est-à-dire en juillet 2006. Et ce n'est qu'une année après que le ministre s'en est rendu compte pour démentir l'information. Mais, les dernières déclarations du président du conseil d'administration du groupe Emaar et celui de la banque Essalem, Mohammed Al-Abbar, viennent contredire M.Temmar. Le représentant de Emaar a réaffirmé dans la revue émiratie Al-Iqtissad Wal-Aâmal, l'importance de l'investissement émirati en Algérie dont le montant prévu est de 28 milliards de dollars.