Mahmoud Abbas a souligné que la ville d'«Al Qods (Jérusalem-Est) restera la capitale éternelle du peuple palestinien, malgré toutes les tentatives de changer le cours de l'histoire et la géographie pour dire que c'est la capitale des autres». Le dernier jour de l'année 2017 a été marqué en Palestine occupée par deux événements majeurs. Du côté palestinien, le mouvement Fatah a célébré le 53e anniversaire de son lancement dans toutes les villes de la Cisjordanie occupée et de la bande de Ghaza. Au siège de la Présidence à Ramallah, le président Mahmoud Abbas, qui est également le chef du Fatah, a allumé le flambeau, symbole du lancement du mouvement, le 1er Janvier 1965, une date considérée en Palestine comme celle du lancement de la révolution palestinienne contemporaine. Au cours d'une brève allocution dans la cour du siège de la présidence (el mouqataa) où s'étaient rassemblés des centaines de citoyens et de responsables du gouvernement, du Fatah, de l'OLP et des factions palestiniennes, le président palestinien a souhaité que l'année 2018 soit celle de l'indépendance. «Grâce à vos frères les dirigeants et fondateurs de ce mouvement, et les dizaines de milliers de martyrs, de blessés et de prisonniers, cette révolution a pu poursuivre son chemin d'une façon forte pour aboutir à un Etat palestinien indépendant avec Al Qods comme capitale éternelle», a déclaré le président palestinien. Mahmoud Abbas a souligné que la ville «d'Al Qods (Jérusalem-Est) restera la capitale éternelle du peuple palestinien, malgré toutes les tentatives de changer le cours de l'histoire et la géographie pour dire que c'est la capitale des autres». M. Abbas faisait allusion à la décision prise le 6 décembre par le président américain, Donald Trump, de considérer la ville d'Al Qods comme capitale de l'Etat hébreu. Une décision qui a déclenché, depuis ce jour, une véritable révolte en Palestine occupée avec 16 morts, plus de 5000 blessés et des centaines d'arrestations. Le président palestinien a également affirmé : «Personne ne pourra, malgré tous ceux qui nous ont laissés tomber ou qui se sont opposés à nous, se mettre en travers de la route de notre révolution qui atteindra son objectif. Nous resterons sur notre terre jusqu'au Jour du jugement et nous ne ferons pas les mêmes erreurs stupides produites dans le passé. Nous resterons ici jusqu'à la libération de notre terre palestinienne et Al Qods-Est sera sa capitale éternelle», a martelé le vieux président palestinien sous les applaudissements de la foule présente. Avant d'allumer le flambeau symbolique du lancement de la révolution, le président Mahmoud Abbas s'est recueilli sur la tombe du fondateur du mouvement Fatah, le martyr Yasser Arafat, sur laquelle il a déposé une gerbe de fleurs avant de lire la «Fatiha». Le Likoud de Benyamin Netanyahu veut annexer la Cisjordanie occupée Le deuxième gros événement de ce dernier jour de l'année 2017 fut, indéniablement, l'adoption par la centrale du parti Likoud israélien, présidé par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, d'un projet de résolution appelant à annexer l'ensemble des colonies bâties en Cisjordanie occupée, y compris dans et autour de la ville d'Al Qods. Si cette résolution, qui sera prochainement présentée à la Knesset (parlement israélien), est adoptée par cette instance, Israël aura mis définitivement fin à toute solution se basant sur la présence de deux Etats, palestinien et israélien, comme le souhaitent les Palestiniens et le reste de la communauté internationale. L'annexion des colonies de la Cisjordanie occupée est l'équivalent du rattachement à Israël de près de 60% de ce territoire. Ce qui restera, ce sont des rassemblements populaires palestiniens dans des villes et des villages isolés, des sortes de bantoustans. En fait, c'est la mise en place d'un régime de ségrégation raciale, d'apartheid, comme celui qui gouvernait l'Afrique du Sud. Le président palestinien et les factions palestiniennes, à leur tête le Fatah et le Hamas, ont dénoncé et rejeté la résolution du Likoud. Pour Mahmoud Abbas, cette décision n'aurait jamais pu être prise sans un soutien américain total. «Nous prendrons d'importantes décisions très prochainement, parmi lesquelles celle d'aller à la Cour pénale internationale et d'adhérer aux organisations et conventions internationales pour protéger notre peuple et demander des comptes à Israël», a déclaré, le 1er janvier, le président palestinien. Sur le terrain, les campagnes d'arrestation d'activistes palestiniens se sont poursuivies. 26 Palestiniens ont été arrêtés à l'aube du premier jour de l'année 2018. Des organisations palestiniennes s'intéressant à la cause des prisonniers ont indiqué que 6742 Palestiniens ont été arrêtés en Palestine occupée durant l'année 2017. Le nombre total des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes à la fin de l'année 2017 a atteint 6500, dont 350 enfants, parmi lesquels 9 filles, 58 femmes, 450 détenus administratifs sans accusation ni jugement, 22 journalistes et 10 députés. L'année 2017 s'est achevée pour les Palestiniens en laissant ouverts de lourds dossiers, dont celui de la réconciliation qui connaît quelques difficultés encore, de l'avenir de la Ville sainte et de la révolte actuelle dans les Territoires occupés et du choix politique stratégique qu'impose le refus israélien de la paix et l'annexion probable de près de 60% de la Cisjordanie occupée. Continueront-ils de militer pour la solution à deux Etats ou se rabattront-ils sur la solution à un seul Etat pour les deux peuples israélien et palestinien ? Ce sont des décisions stratégiques qui doivent être prises dans le cadre d'un consensus national. Une décision unilatérale d'une partie palestinienne sans l'accord d'une autre signerait la fin de la cause palestinienne à tout jamais.