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Adrar : Une parente d'élève dénonce la discrimination parentale pratiquée par le directeur de l'éducation de la wilaya
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Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2018

Une parente d'élève, chercheuse de son état dans une institution de recherches scientifiques à Adrar, nous a saisis, documents à l'appui, pour nous faire part et à l'opinion publique de son désarroi et sa colère face au comportement du directeur de l'éducation de la wilaya d'Adrar.
Une posture qu'elle décrit comme intolérable où elle met en exergue son indifférence, impassibilité et son mépris envers tout d'abord la «Femme».
Plus loin, elle définit comme indécent et irresponsable le comportement venant de la part d'un titulaire d'une fonction supérieure de l'Etat. Et cela, suite à la réaction dudit cadre de l'Etat en réponse à sa demande d'entrevue qu'elle a introduite au niveau de son cabinet en tant que premier responsable du secteur de l'éducation pour lui signaler un problème pédagogique qu'elle a estimé très grave. Il s'agit en fait d'un acte de dépassement survenu au niveau du collège d'accueil de son enfant.
La frustration et l'humiliation qu'elle a ressenties comme réponse à sa doléance lui ont fait oublier le sujet principal de cette audience avortée. Selon notre interlocutrice, les faits ont eu lieu le lundi 11 décembre 2017. Une date, nous fait-elle remarquer, qui revêt une importance singulière dans la mémoire collective des Algériens. Une date commémorative historique dans la lutte pour le recouvrement de la souveraineté nationale qui a coïncidé cette année avec l'une des journées consacrées par l'administration à la réception du public.
Une action qui s'inscrit dans la volonté des pouvoirs publics de rapprocher le citoyen de l'administration. Comme elle le d'écrit : «Fièrement installée dans mon statut de citoyenne algérienne, particulièrement en ce jour du 11 décembre 2017, date de la commémoration d'événements phares dans l'histoire de notre glorieuse guerre de libération nationale, je me suis rendue au siège de la direction de l'éducation de la wilaya d'Adrar.
Ce respectable fonctionnaire de l'Etat étant engagé à être au service et à l'écoute des citoyens, moi en l'occurrence, allait tel que je m'en réjouissais à l'avance, me recevoir dans son somptueux bureau pour recueillir mes doléances…». Cependant, après la bonne mère a attendu toute la matinée mais elle devait revenir l'après-midi car le fonctionnaire avait, ce jour-là, des obligations protocolaires officielles relatives aux festivités de ce 11 décembre.
Elle était contrainte alors de revenir l'après-midi après avoir renouvelé, auprès de son chef hiérarchique, sa prolongation d'autorisation de sortie. Arrivée sur les lieux, soit à la direction de l'éducation, elle nous explique : «Je me suis présentée au secrétariat où j'avais déposé, la matinée, ma requête, d'abord en tant que parente et mère d'élève, avec un élan parsemé d'un sentiment de fierté en ma qualité surtout de membre actif de l'association des parents d'élevés (vice-présidente) au niveau du collège de mon enfant.
Dans ledit courrier, j'exposais les motifs de mes doléances au sujet de certains faits qui ont éveillé en moi des suspicions autour des comportements douteux sur certains acteurs de l'éducation au sein du collège…». Nonobstant, la secrétaire du directeur m'interpella sèchement en me disant : «Le directeur refuse de recevoir les citoyens» et que je devais revenir le lundi de la semaine suivante.
«Là, je me suis opposée et j'ai insisté pour le voir. Notre interlocutrice, les larmes aux yeux, cachant mal sa peine et sa déception continua : «J'ai protesté en insistant et en faisant valoir mon droit d'être reçue et la nature délicate de mes doléances. J'ai prié la dame de remettre au concerné une photocopie de mon courrier. Quelques instants plus tard, la secrétaire revient, m'intimant l'ordre de descendre chercher l'original de mon courrier à l'étage du dessous car le directeur n'arrivait pas à distinguer les mots sur la photocopie.
J'aurais aimé rétorquer que je n'étais pas vaguemestre, mais ma sagesse de citoyenne algérienne me dictait de ravaler mon indignation et, bon gré, mal gré, de m'exécuter dans l'espoir d'être reçue au final.» Elle nous dira qu'elle a dû attendre encore quelques minutes que le directeur s'imprègne du contenu de sa lettre. Elle continua alors : «Il a fallu attendre encore que le directeur au-delà de son bureau prenne connaissance du contenu de mon courrier pour que la secrétaire en ressorte....
Ce qu'elle me dit alors était pareil à l'effet d'une foudre qui me serait tombée dessus et me laissa sans voix…» Effectivement, à ce moment-là et devant nous, elle ne put contenir ses larmes et sa colère. Quelques secondes après, elle nous lança : «Le directeur vous demande de présenter un acte de divorce ou une attestation de décès de votre époux ou une autre preuve que vous avez la garde de votre enfant, sans quoi votre courrier sera irrecevable.»
Face à la détresse de cette chercheuse, parente et mère d'enfant et devant le paradoxe, celui de son statut maternel et celui de vice-présidente de l'association des parents d'élèves, une entité éligible et régie par la loi sur les associations, une entité bénévole formée par parents d'élèves sans discrimination entre les pères et les mères, ces dernières n'ont pas droit de cité au niveau de l'administration scolaire.
Dans ce contexte, nous avons bien voulu vous faire partager les sentiments et l'avis de cette bonne mère qui condamne cet acte discriminatoire et d'accuser ce fonctionnaire de lui dénier le droit de tutrice sur son enfant. Le droit de s'exprimer, haut et fort, sur tout ce qui a trait à l'éducation de son propre fils. Voici la suite intégrale du texte de sa lettre adressée à notre rédaction : Suite de la lettre
«L'érudition supposée et requise chez ce haut fonctionnaire, chargé de veiller sur l'éducation et l'instruction de la prunelle de nos yeux ne lui suffit pas, apparemment, pour connaître la signification juridique de l'expression «garde de l'enfant». Il s'agit, tel que le définit le code de la famille algérienne, du droit de fixer le domicile de l'enfant et de l'obliger à y résider effectivement.
Autrement, l'article 36 du même code indique que la garde et la surveillance de l'enfant constituent toutes deux autant un droit qu'un devoir aux deux parents puisque leur violation implique la responsabilité civile et pénale de l'un et de l'autre s'il faillit à son devoir de surveillance ou manque à son devoir de diligence.
L'alinéa 3 du même article va plus loin en obligeant les parents à contribuer conjointement à la protection des enfants et à leur saine éducation. «Dans l'existence d'un texte aussi explicatif confortant le principe constitutionnel d'égalité entre les citoyens, je me demande où puise Monsieur le Directeur de l'éducation l'arrogance qui lui a été nécessaire pour m'exclure de mon cercle d'autorité parentale ? Serait-ce l'article 87 de ce code de la famille qui prescrit que le père exerce sur l'enfant la fameuse puissance paternelle ?
Il suffit alors qu'un esprit malintentionné ou tout mental sexiste, misogyne et machiste tel que celui que j'ai eu à subir dans l'attitude de Monsieur le Directeur de l'éducation veuille détourner mon droit de tutorat parental pour que je sois, moi qui ai éduqué, élevé, soigné, accompagné mon enfant dans toutes les étapes de sa vie, réduite à être un simple réceptacle de la semence apportée par le spectaculaire homme algérien géniteur.
La thèse de ces gardiens du temple sacré serait de réduire l'effet de la garde maternelle au sens strict que lui confère le droit musulman, principale référence du code de la famille algérienne, à savoir n'être tenue qu'à subvenir aux besoins matériels de l'enfant, le nettoyer, laver ses vêtements et préparer ses repas.
Ces esprits réactionnaires et adeptes de la tradition au mépris du progrès et de l'émancipation consacrent le dénigrement de cette exceptionnelle femme algérienne, engagée jadis côte à côte avec ses frères hommes dans le combat de libération de ce merveilleux pays pour qu'aujourd'hui, sous l'emblème de la liberté, elle ne puisse jouir que d'une infime part des bonheurs et de la gloire de l'indépendance.
A l'issue de cette humiliation subie, il me restait une autre honte à boire, celle d'avouer à mon enfant que sa digne mère, titulaire de hautes distinctions universitaires obtenues au prix de grands sacrifices imposés par mon statut de femme dans un pays d'hommes, qu'à cette mère on dispute le droit de le représenter ; pire encore, on la réduisait au même statut de mineure que lui-même. Du haut de ma frustration, je crie fort ma colère noire face à l'obscurantisme du culturel patriarcal.
Je dénonce la codification actuelle qui me déchoit des effets de mon autorité maternelle sur mon propre enfant. Je revendique le droit au tutorat de la mère conjointement à celui du père, que ce droit s'exerce naturellement durant la vie commune des deux parents, et ce, dans l'intérêt de l'enfant, dans le sens de la rééquilibration des liens entre époux et la promotion des liens familiaux. Il est temps d'abolir le terme paternel dans les documents administratifs et de le remplacer par celui de parental. Il est temps de réhabiliter la femme algérienne dans sa dignité de mère et de citoyenne à part entière.
Aussi, j'appelle à engager des réformes profondes dans le code de la famille algérienne concernant toutes les dispositions qui consacrent la discrimination anticonstitutionnelle subie chaque jour au quotidien par la femme algérienne, ce pour le bonheur et le bien être de cette même famille...». On notera que notre tentative de joindre, par téléphone, le directeur en question afin d'avoir son avis sur le sujet durant l'après-midi du jeudi jusqu'aux environs de 15 heures et demi, s'est avérée vaine. Son secrétariat nous a affirmé qu'il n'avait pas encore rejoint son bureau.


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