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Retour gagnant
Après 39 ans d'absence, Idir en concert à Alger
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2018

Et le retour de l'enfant prodigue, le fils du pays, Idir, une légende vivante, cela se fête.
Et pour cause ! Il a été célébré par un public venu massivement.» Le prix de la billetterie était entre 2000 (tribune) et 3000 DA (salle). Mina et Salah, un couple avec un enfant, sont venus de Béjaïa avec d'autres membres de leur famille. Ils ont acheté une dizaine de tickets. Soit 30 000 DA. Mais quand on aime Idir... on ne compte pas. La preuve, le concert a affiché «sold out» (complet).
Lors de sa conférence de presse de mercredi, la veille du concert, Idir avait promis de revoir à la baisse les prix du ticket pour les prochaines dates de sa tournée, notamment le très attendu concert de Tizi Ouzou. C'est un concert-événement baptisé «Les retrouvailles», organisé par l'ONDA (Office national des droits d'auteur) et avec le concours de partenaires, tels que le FCE (le Forum des chefs d'entreprise), l'opérateur de téléphonie Ooredoo et Iris (entreprise spécialisée dans la fabrication des produits électroniques et électroménagers).
Un événement étrennant l'année musicale 2018. Un signe de bon augure. Et le grand retour d'Idir, parmi les siens — scéniquement (car il n'a jamais vraiment quitté son pays. Il vient quatre à cinq fois en Algérie, dans les villages, son village en Kabylie, pour se ressourcer, voir sa famille, ses amis…) — après avoir fait languir ses admirateurs pendant une absence scénique qui aura duré près de 40 ans.
Il ne peut retenir ses larmes
Une certaine fébrilité se dégageait à l'intérieur de la Coupole. Un air de fête. Ils sont venus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Tigzirt et d'autres villes d'Algérie. Des fans de la première heure et ceux de la nouvelle génération. Grands et petits.
De Tizi Ouzou ou de Constantine. Il fallait être de la «party» (fête). Un jeune, dans les tribunes vend des drapeaux amazighs à 1000 DA, puis, le marchandage aidant, il les cèdent à 500 DA, un autre vend des roses, des femmes arborent les fameuses robes traditionnelles kabyles, des petites filles sont drapées dans des foutas (drap traditionnel), un petit vieux exhibe fièrement son burnous blanc typique…
L'apparition d'Idir provoqua une clameur publique, des cris de joie. Idir, un faux air de Woody Allen ou d'Elvis Costello — chaussant des lunettes de vue —, chapeau tyrolien noir, chemise bleu marine, pantalon anthracite, son inséparable et fidèle «compagne», sa guitare (Blackie, comme dirait Eric Clapton), en bandoulière, inaugure son récital avec Yelha Wurar issue de l'album Les chasseurs de lumières. Oui, un air de fête.
Une «tamaghra» aux couleurs bleu, vert et jaune. Le public scande avec fierté : «Imazighen, imazighen (Berbères) !» Idir ne peut retenir ses larmes. L'émotion le gagne. Retrouvailles lacrymales : «Vous ne pouvez pas imaginer ce que je ressens en revenant ici. Chanter devant les miens. Devant le public.
Et bien, oui ! Bien sûr, nous sommes là aussi pour faire connaître tamazight. Il n'y a aucun souci. Pour la pratiquer. Pour l'instant, cela se passe bien. Hamdoulilah (Dieu merci) ! Sahitou ! En tout cas merci pour cet accueil. Je suis vraiment très touché, voilà !»
Idir, accompagné par un big band — sous la férule du chef d'orchestre Mehdi Ziouèche ayant revisité, réarrangé et rafraîchi les chansons de ce concert spécial — constitué de sections cuivres, violons, percussions, guitares (notamment un banjo, mandole), claviers, un flûtiste, six choristes et surtout par sa fille Tanina, ayant un bon grain de voix — a offert une fête à tout casser. C'est lui qui régale en ponctuant sa setlist (programme) par des titres résumant l'album de sa vie.

Complainte de l'exil des aînés
C'est qu'Idir parle avec son public, le taquine, le sollicite, le chauffe, joue avec lui, raconte des anecdotes. Comme lors des répétitions, il avait oublié les trois premières notes de… Avava Inouva. Il avait eu blanc. L'émotion. Ou bien quand il présente sa fille Tanina, il glisse en passant qu'elle est célibataire. Il est chez lui, à la maison, à la bonne franquette. Isefra est un moment d'une grande poésie. Il explique Ahgrib (L'immigré) : «Nos parents, nos aînés arrivent dans un pays dont ils ne connaissent ni la culture ni l'habitude…
On les imagine là-bas dans leurs chambres d'hôtel (ou foyers), le soir après le boulot. Soit après l'usine, la mine… Minés par leurs angoisses, pensant chaque jour à une région qui s'éloigne un peu plus, à des enfants qu'ils ont fait et qu'ils n'ont pas vu grandir et surtout à toutes ces femmes (soupir) qui sont là-bas. Et dont le nouveau métier est l'attente. Elles attendent, elles espèrent…
Des ‘‘Pénélopes attendant des Ulysses''… Et cela (Aghrib), j'aimerais bien le partager avec vous, parce que c'est notre histoire aussi…» Et puis s'enchaînent Cfigh. Souvenirs, souvenirs, comme dirait Johnny Halliday. Ay Arrac Nney (A nos enfants), une lettre d'espoir, l'avenir, la lumière, la compréhension mutuelle, la richesse des différences et nul ostracisme. Tels sont les maîtres-mots d'Idir. Là, Idir chante en… accordant sa guitare. Sans complexe ni protocole. Lefhama (Tighri Bwgdud) est une invitation à la danse. Cela commence à trépigner, à vibrer.
Tizi Ouzou se lève, se «soulève»
Tizi Ouzou lève et soulève l'assistance. Tanina en duo avec Idir. Au nom du père et jamais sans ma fille. C'est imparable. «Tizi Ouzou élève des enfants fous de rêve/ Tizi Uzu anda teddi/anda-t rbe/tettmen-iw-arraw-im/ Tizi Ouzou se lève/ allant au bout de ses rêves/ Tizi Uzu anda tedîd/ andat nnif tettmenîd I warawim…» Tanina, tel père telle fille, montrera de qui elle tient. Elle interprétera un «achouik» (complainte) de la regrettée diva Chérifa. Ssendu, Idir la dédiera à sa mère, à toutes les mères, à toutes les femmes. Une chanson qu'il qualifiera d'actualité : «La violence dont sont victimes les femmes dans le monde…
C'était la fin de la guerre, j'étais tout petit, mon père était en prison… J'ai toujours gardé les comptines, les ballades de ma mère en tête… Je voyais une femme qui racontait ses peines, sa mal-vie… Et j'ai compris une chose. C'est que ce n'est pas évident d'être une femme en général, dans n'importe quelle société, qu'elle soit moderne ou pas. La parité n'est pas pour demain… Je partage avec vous cette chanson. En vous demandant de bien penser à elle (sa mère)… Tous ensemble. Nous ne sommes pas des hommes ou des femmes mais des milliers de cœurs…
De la tendresse…Je suis la femme, je reviendrai, Ssendu !» Mais avec Awah Awah, Tamacahut n tsekkurt, Azwaw — qui sera reprise en duo avec Mami (Au pays des merveilles) et Zwit Rwit — une autre cover par Khaled intitulée Wine El Harba Wine ré-écrite par Mohamed Angar et dont les paroles critiquaient le pouvoir du président Chadli Bendjedid alors, en 1988. La cassette sera saisie et censurée. Il reprendra le titre dans l'album Kenza (1999) en duo avec la chanteuse indo-britannique Amar, Idir transformera la coupole en discothèque géante. En dancefloor. «Alors, on danse», comme dirait Stromae.
Les drapeaux amazighs claquent, les youyous fusent et les «accros» chantent mot à mot les paroles. Idir, ce vieux brisquard, a ouvert son cœur, sa porte comme disent les lyrics de Avava Inouva, avec générosité, sagesse et philosophie. Idir, à l'issue de son tour de chant, s'est vu décerner un disque d'or pour l'ensemble de sa carrière, un burnous blanc et un coffret résumant sa discographie, et ce, par le directeur général de l'ONDA, Sami Bencheikh. Le première partie du concert «Retrouvailles» a été assurée par la chorale de son village natal.
Des enfants ont rendu hommage au grand écrivain Da Mouloud Mammeri, à l'œuvre littéraire magistrale, La Colline oubliée, Ath Mimoun, à Slimane Azem à travers Ad ezzi ssaa (les temps changeront), à Michael Jackson de par l'hymne humaniste Heal The World, ainsi qu'une ode à Da Idir déclamée par un garçon venu de Aïn El Hammam.
Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, celui de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, le directeur général de l'ONDA, Sami Bencheikh, et le président du FCE, Ali Haddad, étaient dans le carré frontal de la scène, VIP.


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