Le débat tournera autour des conditions de travail, la nécessité de dépénaliser les délits de presse et l'instauration d'un dialogue objectif avec les professionnels du métier. Aidan White, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), rencontrera, aujourd'hui, le ministre de la Communication, Hachemi Djiar. C'est tout ce qu'on pouvait retenir de la rencontre régionale sur le journalisme, tenue à partir d'hier à Alger. Selon White Aidan, le débat tournera autour des conditions de travail des journalistes algériens, la nécessité de dépénaliser les délits de presse et l'instauration d'un dialogue objectif avec les professionnels du métier. Ainsi, en l'absence d'un représentant crédible de la presse nationale, c'est le secrétaire général de la FIJ qui s'offre la mission d'un syndicaliste. Mais, visiblement, méconnaissant la réalité du secteur, notamment de la presse écrite qui s'embourbe dans une crise inextricable. Le ministère de la Communication qui s'engageait, depuis quelque temps, dans un vaste chantier de réformes, devra, à coup sûr, révéler les contours de cette action à Aidan White. La mise à niveau du secteur public, la formation continue à travers la création d'un centre de perfectionnement des journalistes et la dotation de ces derniers d'un statut particulier sont, entre autres, les projets que se colle le département de Hachemi Djiar. Aidan White a évoqué, lors du séminaire, organisé hier à la fondation Friderich Ebert, les bienfaits de ce statut censé définir le rapport journaliste-entreprise et journaliste-pouvoirs publics. Ce même statut qui s'avère inévitable et indispensable devra, aussi, définir les missions de tout un chacun et libérer le journaliste de l'archaïsme et des situations de crise. Le SG de la Fédération internationale des journalistes a insisté, notamment, sur la légalité des sexes et la sécurité du journaliste. A ce propos, il a rappelé le vote en décembre 2006, par le Conseil de sécurité de l'ONU, d'une résolution reconnaissant la crise de sécurité des journalistes. C'est d'ailleurs l'une des question, qui seront débattues avec le ministre Hachemi Djiar. «Il est nécessaire que toute nation fasse une contribution pour l'application de cette résolution et instaure un climat de sécurité pour le journaliste». Le cas Algérie, après toute une décennie de lutte contre l'intégrisme et le terrorisme aveugle, il est temps que la presse algérienne se dote d'un statut et assure ainsi sa modernisation. C'est justement l'un des gros projets révélés antérieurement par le ministre de l'Information et de la Communication. Tant mieux, puisque cela servira la profession et ses professionnels. En outre, il sera question aussi de mettre en place un système national de communication, un autre projet qui sera prochainement soumis à l'examen du gouvernement. Ainsi, du côté des journalistes, un représentant crédible devra impérativement voir le jour. Car, a fortiori, l'absence de vrais représentants de la corporation a fait, de sorte, que ces derniers soient entre le marteau et l'enclume. Les journalistes algériens ont été, d'ailleurs, quasiment mis en quarantaine lors du séminaire tenu hier à Alger. Un débat sans les concernés, mais qui a, toutefois, privilégié la parole des représentants des syndicats de journalistes des autres pays arabes. «Nous sommes dépassés par le temps, nous devons avancer», ou encore «la tenue de ce séminaire a été décidée à huis clos au départ». C'est, en effet, le prétexte avancé par un organisateur, en réponse à la demande de prise de la parole émise par des journalistes algériens. Une autre déclaration de trop: «Désolé vous ne pouvez pas déjeuner avec nous, les places sont limitées». Ce qui a mené les journalistes à ricaner en lui signifiant que la bouffe ne les intéressait pas, plutôt le débat.