Les relations entre la FAF et la LFP se sont de nouveau tendues suite à l'épisode du mercato d'hiver. Ces derniers jours ont été marqués par des dissensions entre les deux structures au sujet des licences de joueurs délivrées à la veille de la clôture du délai fixé par la FAF, c'est-à-dire le 15 janvier 2018. Ce climat délétère risque de déboucher sur un divorce entre les deux parties. Il se murmure au niveau de la Fédération que la convention qui lie les deux parties risque d'être dénoncée par l'instance faîtière lors de la tenue du bureau fédéral, prévu dimanche prochain à Sétif. La Fédération userait de l'article 20 de la convention qui traite du retrait de la délégation. Si la Fédération applique cet article, la Ligue de football professionnel serait mise entre parenthèses et sa gestion reviendrait au bureau fédéral. Cette alternative a-t-elle des chances de voir le jour ? Un membre du bureau fédéral affirme à ce sujet : «La Fédération dispose de toute la latitude pour prendre une décision qui va dans ce sens. Elle ne peut plus laisser faire et s'installer une forme de désordre qui se répercutera fatalement sur le fonctionnement des deux structures (FAF-LFP). Il y a eu trop d'écarts. La Fédération est décidée à prendre et assumer toutes ses responsabilités.» Ces propos n'inquiètent pas outre mesure le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui indique : «La Fédération est libre de prendre les décisions qu'elle veut. Je ne suis pas comptable de ce qu'elle compte faire. Des échos me sont parvenus ces dernières heures qui font état d'un possible retrait de la délégation. Pour être franc, c'est une option qui me déchargera d'un gros fardeau. J'estime que partir, ce n'est pas mourir. Je suis préparé à toutes les éventualités, même quitter la ligue dans les heures à venir.» Il y a un mur entre les deux parties. L'étape du bras de fer est largement dépassée. Chaque partie a des griefs à adresser à l'autre. La Fédération reproche à la Ligue «une multitude d'affaires couronnées par la délivrance de licences aux clubs alors que la Chambre de résolution des litiges (CRL) a mis son veto». La Ligue de son côté pointe la CRL qui, selon un membre de la ligue, «ne peut décider quel club a le droit de recruter ou pas». A priori, le bureau fédéral de dimanche à Sétif tranchera cette question si d'aventure les deux parties n'auront pas accordé leurs violons d'ici là. Le week-end sera peut-être porteur de signaux avant-coureurs. Du côté de la Ligue, il se murmure que le président Mahfoud Kerbadj se prononcera sur ce sujet brûlant sur les ondes de la radio. Il va défendre sa décision de délivrer des licences aux clubs malgré l'interdiction de recrutement qui leur est imposée. D'après gorge profonde, «Kerbadj n'a pas pris cette décision à la légère. Il faut gérer le football et le politique lui a-t-on indiqué». La FAF pour sa part peut fonder sa décision de retrait de la délégation en vertu de l'article 20 de la convention qui lie les deux parties et qui peut intervenir en cas de «violation des lois et règlements en vigueur par les dirigeants de la LFP… non-respect des statuts et règlements de la FAF… de ne pas respecter les programmes et objectifs tracés par la FAF… de dysfonctionnements graves dans la gestion des affaires de la LFP…». Affaire à suivre.