Montréal De notre correspondant Commandée et financée par le Fondation club avenir et menée par Yasser Boulmezaoud, un étudiant en doctorat en sociologie à l'université du Québec à Montréal, cette étude dresse un portrait des Algériens du Canada, une première pour une communauté dont les premiers membres sont arrivés au Canada dans les années 1960. L'étude est basée sur les derniers chiffres de Statistiques Canada, les ministères de l'Immigration canadien et québécois ainsi que l'ambassade et le consulat d'Algérie. Elle a permis d'arriver à ces chiffres plus rigoureux que le fantaisiste 150 000 sorti de nulle part mais repris par les médias. «L'arrivée des Algériens au Canada a commencé en 1965 par des dizaines pour atteindre la centaine de milliers en 2015. Entre 2011 et 2016, le Canada a accueilli une moyenne de 3479 immigrants algériens par an, contre une moyenne de 4420 par an entre 2007 et 2011», explique Yasser Boulmezaoud qui est aussi consultant-formateur en administration et commerce et co-fondateur du cabinet Regard neuf & Conseil Inc. Le Canada a aussi été une terre d'asile pour les Algériens qui ont fui le pays pendant la décennie noire. Entre 1991 et 2000, près de 3000 Algériens ont obtenu le statut de réfugié contre 205 seulement entre 2011 et 2016. En 2016, l'immigration algérienne au Canada était composée à 52% d'hommes. Dans la tranche d'âge de 25 à 40 ans, les femmes sont majoritaires et représentent 54%. Les moins de 15 ans représentent 34% des Algériens du Canada. A titre comparatif, au Québec, la même catégorie d'âge représente 16% de la population. Comme la communauté algérienne au Canada est une immigration récente, la première génération reste la majorité avec 69% en 2016 du total, contre 73% en 2011. La deuxième génération représente 30% et la troisième génération 1%. La première génération est composée des personnes nées à l'extérieur du Canada. La deuxième comprend celles nées au Canada mais dont l'un des parents est né à l'extérieur du Canada. Quant à la troisième génération, elle est composée des personnes nées au Canada et dont les deux parents sont eux aussi nés au Canada. L'étude, dont l'auteur a bénéficié d'une bourse de la Fondation club avenir, s'est intéressée aussi à la répartition géographique des Algériens au Canada. Ainsi, en 2016, 90% des Algériens étaient installés au Québec. 80% à Montréal. Près de 6% vivaient en Ontario et un peu plus de 2% en Alberta. On a aussi dénombré 10 Algériens dans le Nunavut, le territoire dans l'extrême nord canadien. «65% des Algériens de plus de 25 ans à Montréal détiennent un diplôme universitaire. Seulement 23% des plus de 15 ans n'ont aucun diplôme, contre une moyenne montréalaise de 41% pour la même tranche d'âge», explique par ailleurs Yasser Boulmezaoud. A rappeler que la Fondation club avenir, basée à Montréal, promeut l'intégration des Algériens du Canada par la promotion de l'excellence en remettant chaque année des trophées à celles et ceux qui se sont distingués. Elle a été fondée en 2002 par le professeur de HEC Montréal, Taïeb Hafsi, et deux chefs d'entreprise TIC, Bachir Halimi (Speech Mobility), et Ahmed Aina (Dialexia).