Les participants à la conférence nationale sur le thème de la transition énergétique, organisée par le FCE, Sonatrach et Sonelgaz, se sont tous mis d'accord, hier à la clôture de leurs travaux, sur la nécessité de la mise en place d'une structure nationale de concertation et de coordination regroupant l'ensemble des acteurs intervenant dans le secteur des énergies renouvelables. L'idée a été développée par plusieurs experts qui ont relevé, lors de l'état des lieux présenté du secteur, l'absence de communication, de concertation et de coordination entre les institutions, les spécialistes et les opérateurs économiques du domaine. Soutenue par le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, la création d'une telle structure, sous forme de conseil, permettra de regrouper notamment les institutions, les industriels nationaux et étrangers, les chercheurs et les experts et de pérenniser «la concertation et l'échange pour la concrétisation du Programme national des énergies renouvelables». Il faut dire que beaucoup parmi les opérateurs présents à cette rencontre se disant prêts à participer au développement de l'industrie du renouvelable en Algérie ont soulevé ce problème de manque de coordination qui serait, selon eux, à l'origine du retard accusé par le secteur en matière de développement industriel. Le groupe Condor, qui voulait développer une véritable industrie de fabrication de panneaux photovoltaïques, s'est dit actuellement freiné dans ses ambitions par l'absence d'une visibilité dans ce domaine et de plans de charge lui permettant de mieux gérer ses investissements. Pour d'autres opérateurs, l'existence de deux départements ministériels intervenant dans ce secteur, en l'occurrence le ministère de l'Energie et le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables, pose une certaine confusion en ce sens que les investisseurs nationaux ou étrangers ne savent plus à quel institution il faudrait s'adresser pour mieux s'orienter et prendre connaissance du marché. A cet effet, Mustapha Guitouni a tenu à indiquer que son département demeure le principal interlocuteur et responsable du secteur, précisant que le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables gère les projets «non rattachés au réseau national». Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont mis l'accent sur la nécessité de libérer l'initiative industrielle dans ce domaine, créer un écosystème favorable à l'implication des PME, tout en faisant en sorte que les contrats d'achat lancés par les pouvoirs publics soient bancables. Mieux encore, les opérateurs économiques spécialisés dans le renouvelable ont demandé à ce que les projets qui seront lancés soient réalisés avec les équipements fabriqués localement et majoritairement disponibles. Ils proposent à cet effet à ce que l'importation des matières premières et des intrants servant à la fabrication de ces équipements, notamment pour les plaques photovoltaïques, bénéficie d'une exonération de taxes douanières. Il convient de signaler à ce propos que le ministre de l'Energie a annoncé qu'un avis d'appel d'offres serait prochainement lancé à l'adresse des investisseurs désirant activer sur le marché national des énergies renouvelables. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'est engagé, pour sa part, à mobiliser, courant 2018, les opérateurs industriels en mesure d'investir dans le renouvelable pour assurer la réalisation de 500 MW à 1GW d'énergie solaire. Le FCE a également promis de lancer une étude pour la réalisation d'une usine de fabrication de panneaux solaires photovoltaïques à base de silicium.