Encore une fois, les autorités locales ont fait le choix du sport, plutôt du football, au détriment de la culture, qui n'a pas droit de cité dans leurs comptes financiers. Hormis, parfois, les troupes folkloriques qui, moyennant quelques broutilles dispensées, permettent de faire bonne figure lors des visites ministérielles et autres manifestations. Ainsi, hier, lors d'une cérémonie solennelle, elles ont accordé des subsides au CRT et à Zidoria, les deux clubs phares de la wilaya. C'est que les supporters du premier club ont donné de la voix au regard du naufrage qui menace leur club. Le CRT, qui est actuellement en stage à la veille de la phase retour, caracole à la première place de l'inter-ligue, avec un point d'avance sur la JSM Tiaret. L'ennui est que son président est démissionnaire et que c'est lui qui a alimenté de sa poche les caisses du CRT sans qu'aucune subvention vienne des autorités ou d'éventuels mécènes. C'est que Témouchent est une région agricole, dont les ressources budgétaires de ses collectivités territoriales sont dérisoires, comparées à celles des régions où l'industrie domine. Pis, les «investisseurs» qui ont récemment profité d'un scandaleux dépeçage du foncier urbain des communes, et parce qu'étant des affairistes, ne produisent pas de la richesse et ne contribuent en rien en matière de mécénat. A cet égard, toutes les enclaves foncières à importante valeur vénale, n'ont pas connu le moindre coup de pioche. Or, le président du CRT, un émigré témouchentois, agent de joueurs professionnels en France, ne figure pas parmi les copains et les coquins qui ont profité du bradage du patrimoine public. C'est dire si les autorités locales, qui subissent un passif de l'ancien chef de l'exécutif de wilaya, ont dû parer au plus pressé pour éviter tout débordement. Le CRT et Zidoria, parce que ce dernier est, lui aussi en inter-ligue, et que si on l'ignore, les désordres sont garantis, ont ainsi bénéficié d'une subvention de 5 millions de dinars chacun sur le budget de la wilaya. Zidoria cumulerait des dettes d'un montant de 8 millions de dinars. Néanmoins, il a été annoncé que les deux clubs recevront ultérieurement chacun une autre subvention sur le fonds de wilaya, ainsi que par l'entremise de l'APC. Cela redressera-t-il la trésorerie des deux clubs? Il est permis d'en douter au regard de l'expérience. Quant à la culture, elle continuera à ne pas exister dans les desseins des autorités, d'autant que les associations culturelles étouffent sous le joug d'un statut appliqué avec la plus grande rigueur bureaucratique. L'une d'elles, dédiée à l'environnement et qui s'est versée dans la culture, s'est vu dissoute, selon d'aucuns, au regard des accusations portées contre elle sous de fallacieux prétextes.