Le secteur de l'éduction risque de connaître une grande perturbation à la fin du mois en cours. Une nouvelle grève ouverte vient d'être annoncée par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapeste). Le plus important mouvement dans le secteur de l'éducation nationale appelle à une grève illimitée qui débutera le 30 janvier. «Le débrayage sera maintenu jusqu'à la satisfaction de l'ensemble des revendications : la concrétisation des promesses et des engagements contenus dans les différents procès verbaux signés par le syndicat et la tutelle au niveau national ou à l'échelle de wilaya. A titre d'exemple, les enseignants demandent la mise en œuvre du contenu du PV du 19 mars 2015 et ceux des wilayas de Béjaïa et de Blida», indique le Cnapeste dans un communiqué rendu public, hier, à l'issue de la réunion de son conseil national, tenue en présence de représentants de 39 wilayas. Selon le chargé de communication du syndicat, Messaoud Boudiba, plusieurs points contenus dans le PV de mars 2015 ne sont pas encore satisfaits. Il cite notamment le cas des promotions. «Dans l'accord signé entre le Cnapeste et le ministère de l'Education, il était prévu de mettre en place une commission mixte qui définira les postes concernés par la promotion. Cette commission devait être installée en juin 2017. Mais jusqu'à aujourd'hui, il n'y a rien», indique-t-il, rappelant que des revendications portant sur la médecine du travail et le logement ne sont pas non plus satisfaites. «Pourtant, il y avait un arrêté interministériel pour la prise en charge de la question de la médecine du travail. Nous ne comprenons pas pourquoi autant de retard sur cette question», déplore-t-il. Un soutien aux syndicalistes de Béjaïa et de Blida Outre la satisfaction desdites revendications, ce débrayage a aussi pour but de soutenir, selon Messaoud Boudiba, les syndicalistes de Blida et de Béjaïa, en grève depuis plusieurs mois, et dont la situation n'a toujours pas été débloquée. «Dans ces deux wilayas, les revendications socioprofessionnelles des enseignants datent de plus de quatre ans. Par exemple, à Béjaïa, le syndicat et la direction de l'éducation sont parvenus à un accord qui prévoyait même un planning pour le rattrapage des heures non enseignées. Mais le ministère de l'Education est intervenu pour exiger l'application des ponctions sur salaires. Et la grève a repris», dénonce-t-il. «Cette grève vise particulièrement à résoudre les problèmes soulevés dans ces deux wilayas», enchaîne-t-il. Dans son communiqué, le Cnapeste demande l'annulation «des mesures portant sur les ponctions sur salaires prises arbitrairement à l'égard des enseignants grévistes». «La loi n'a pas été respectée dans l'application de ces mesures par les directions de l'éducation au niveau des wilayas», souligne aussi le syndicat. Ce faisant, le Cnapeste rappelle qu'il avait alerté le ministère de l'Education dans un communiqué, rendu public le 28 novembre 2017. «Nous avons appelé la tutelle à prendre des mesures rapides pour traiter les questions posées à l'époque au niveau des wilayas de Béjaïa, Skikda et Blida», lit-on dans le même communiqué.