Annoncée pour la fin de l'année 2017, l'Autorité de régulation de la presse écrite sera installée, selon le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, dans «les plus brefs délais». Le ministre n'avance aucune date. D'après nos sources, l'installation est tributaire des résultats de l'enquête sur les faux journalistes détenteurs d'une carte professionnelle. Pour rappel, la commission provisoire chargée de délivrer la carte professionnelle a adressé au ministre de la Communication un dossier comportant une liste de cas liés à la falsification d'attestations de travail et des directeurs de publication seraient impliqués dans ce trafic. Ils ont falsifié, toujours selon nos sources, les documents pour permettre à des chauffeurs, des secrétaires, des parents, etc., d'avoir la carte de journaliste. Pour remédier à cette situation, M. Kaouane a instruit les services de l'administration centrale de son département de procéder à un audit permettant de vérifier l'authenticité des informations ayant servi à faire valoir la qualité de journaliste professionnel. L'assainissement de ce fichier, de l'avis du ministre, permettra d'éviter que la carte de journaliste professionnel ne se trouve, même pour une partie infime, entre les mains d'indus détenteurs et aussi d'aller de l'avant concernant la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite. Ce mardi, lors de son passage devant les membres de la commission des finances de l'APN, il a affirmé que l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) est actuellement en voie d'institution et sera composée de 14 membres, dont des représentants de journalistes élus par leurs pairs. Cette autorité aura pour mission de «réguler la profession en vertu de la loi, dans le cadre du respect de l'éthique et de la déontologie». Le ministre, qui n'est nullement satisfait du rendement de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, veut cette fois-ci prendre ses précautions et réunir les conditions nécessaires avant l'installation de l'ARPE. Pour M. Kaouane, la liberté de la presse et d'expression est garantie par la Constitution, mais il reconnaît, toutefois, l'existence de certains dépassements inacceptables, notamment l'atteinte à la dignité des personnes, dus en premier lieu à un manque de formation chez les journalistes. Le ministre a rappelé à cet effet, l'engagement de son département à poursuivre les efforts pour «une meilleure prise en charge» des préoccupations des acteurs du secteur aussi bien publics que privés, en ce qui a trait au niveau technologique, à l'organisation et la gestion, et ce, «en œuvrant à moderniser les structures publiques et à actualiser la qualité des prestations». Le ministère de la Communication se défend d'avoir jamais exercé «un rôle de contrôle sur le travail journalistique» et qu'il n'est jamais intervenu pour «réprimer ou sanctionner les médias». Répondant aux critiques exprimées par des députés sur certains programmes de l'ENTV, M. Kaouane a dit que la télévision publique «a des constantes positives dont le respect de son cahier des charges», soulignant que la troisième chaîne de la télévision nationale A3 «occupe les trois premières places dans les différents sondages effectués, malgré une rude concurrence par les chaînes étrangères et privées». En outre, le ministre a estimé à plus de 20 milliards de dinars le budget de gestion du secteur pour l'année 2015, tandis que le taux de consommation de ces crédits s'élève à 99,38%. Concernant le budget d'équipement pour la même année, il comprend 122 opérations d'investissement en cours de réalisation, soit avec une licence globale de programme estimée à 82,441 milliards de dinars, dont 20,06 milliards de dinars avaient été consommés, soit un taux de 24,33%.