Le président du conseil d'administration du groupe automobile Elsecom, Abderrahmane Achaïbou, a accusé l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, de lui avoir «demandé de l'argent indirectement» pour «lever la main» sur ses activités en Algérie. «Oui, M. Bouchouareb m'a demandé indirectement de l'argent et j'ai refusé», a-t-il déclaré sur les ondes de Radio M avant d'ajouter : «Pourquoi je dis indirectement ? Vous savez, les prédateurs aujourd'hui, il se peut que ce soient des gens qui se sont autodésignés. Il se peut qu'il les ait envoyés ou pas envoyés, on ne sait pas et j'ai refusé.» M. Achaïbou affirme avoir encore de l'espoir que le président de la République le rétablisse dans ses droits après lui avoir adressé une lettre la semaine dernière. Ceci en rappelant «les dizaines de courriers» qu'il avait déjà adressés auparavant aux différentes institutions de l'Etat (ministère de l'Industrie, Premier ministère, présidence de la République, FCE…), sans aucune réponse. Dans une lettre ouverte au président de la République, Abderrahmane Achaïbou a accusé, il y a quelques jours, Abdessalem Bouchouareb de «pratiques discriminatoires et mesures d'iniquité à l'égard de son groupe pour le traitement de ses demandes de renouvellement de l'agrément de concessionnaire de véhicules neufs pour les marques Kia, Ford, Suzuki, Daewo, Isuzu, et d'investissement dans la production et le montage de véhicules». Un blocage qui n'a pas été sans conséquences puisque le groupe a été obligé de réduire ses effectifs de 1230 travailleurs sur les 1700 qu'il comptait en 2014. Pour le premier responsable du groupe Elsecom, ses «déboires» avec Bouchouareb ont commencé en 2014, avec la société Elsecom Japon Motors pour la distribution de camions Isuzu dans un premier temps, accusant l'ancien ministre de l'Industrie d'avoir orchestré la faillite de ses sociétés. «Bouchouareb ne m'a jamais notifié les raisons du blocage pour aucune de mes sociétés. Il m'a accusé d'avoir des problèmes avec l'IGF, ce qui est un argument fallacieux», a-t-il indiqué sur les ondes de Radio M, en donnant la réponse de la direction des impôts sur ce qui lui a été reproché. «Après avoir compulsé les bases de données disponibles au niveau de mes services relatives au fichier national des fraudeurs, il s'avère que la société en question n'est pas inscrite à ce fichier à ce jour», lui a-t-on dépondu, précise-t-il. Achaïbou estime que «ce ministre (Abdessalem Bouchouareb, ndlr) n'a pas appliqué la loi». «La crise était là, elle concernait tout le monde, mais nous, on a trop encaissé à cause d'un bonhomme», a-t-il regretté. Citant par ailleurs l'une des marques, Kia, qu'il distribuait mais qui a été donnée à un autre opérateur, Clovis en l'occurrence, Abderrahmane Achaïbou regrette le fait que son fournisseur l'ait abandonné en parlant de «lâcheté». Achaïbou dit avoir été «déçu» quand le Premier ministre a communiqué la liste des 5+5 sociétés retenues dans le montage automobile, mais il espère être intégré dans la nouvelle liste qui devrait être dévoilée incessamment «Nos dossiers ne souffrent aujourd'hui d'aucune ambiguïté conformément au nouveau cahier des charges qui est complet et clair. J'espère qu'on ne sera pas écarté», a-t-il dit.