Ils qualifient d'injustes les décisions prises par le MDN à leur égard dès lors qu'ils ont été radiés et libérés sans aucune expertise médicale. Les retraités de l'ANP se disent «outrés» à la suite des dernières déclarations faites par le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, ayant appelé depuis Tamanrasset à ne pas se laisser manipuler pour «des fins qui ne servent ni leurs intérêts ni encore l'intérêt de leur patrie». Ne voyant rien venir de l'institution militaire, les retraités et les radiés ont décidé de durcir leur mouvement en annonçant d'autres actions de protestation. Les radiés ont décidé d'un rassemblement national prévu pour le 18 février à la wilaya de Chlef. «Cette action a été décidée en guise de contestation contre le dernier communiqué du MDN accusant notre coordination d'avoir été infiltrée par des individus qui n'ont rien à voir avec la gestion de notre dossier», a asséné le coordinateur national des radiés de l'ANP, Meziani Mali, dans une conversation téléphonique. Ce dernier a estimé que les revendications soulevées au MDN sont légitimes. Outre la reconnaissance de cette frange ayant servi notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les retraités de l'ANP réclament l'ouverture des bureaux de soins au niveau des centres régionaux appartenant à l'institution militaire, exigent, entre autres, l'octroi des pensions de retraite, des primes de blessure et l'accès aux logements sociaux, ainsi que la prise en charge médicale de qualité pour les invalides et l'ouverture des expertises médicales de tous les éléments radiés pour diverses raisons. Ils qualifient d'injustes les décisions prises par le MDN à leur égard dès lors qu'ils ont été radiés et libérés sans aucune expertise médicale. «Des ex-militaires vivent dans des conditions lamentables alors qu'ils ont comptabilisé plusieurs années dans les rangs de l'ANP. D'autres sont décédés laissant des familles sans ressources et sans aucune pension. C'est injuste», a dénoncé un autre élément. Même constat chez les retraités. Ces derniers n'en peuvent plus de continuer à subir ce qu'ils qualifient d'injustice et de «hogra». «Cela fait plus d'une année que nous appelons à un dialogue sérieux afin de discuter de notre plateforme de revendications. Les autorités n'ont rien trouvé de mieux que de réprimer toute action initiée par les retraités de l'ANP», a dénoncé de son côté Bessafa Merouane, coordinateur national des retraités, qui s'est interrogé sur le fait qu'aucune suite n'a été donnée aux doléances soulevées. Pension dérisoire et précarité «Le MDN continue, à travers des communiqués, de tromper l'opinion publique quant à une prise en charge de nos revendications purement sociales. Les dossiers traités en mars 2013 relèvent des cas des rappelés mais pas des retraités», a indiqué M. Bessafa, appelant au passage à la libération des deux autres coordinateurs nationaux, à savoir Hakimi Amar dit Amar Biri, et Saïdani Abdellah, interpellés depuis plus de 8 mois. Et de s'interroger : «Comment expliquer que des rappelés touchent une pension de retraite plus importante que celle accordée par le MDN aux retraités ?» «Je touche une pension de 27 000 DA alors que j'ai comptabilisé plus de 15 ans de service. Des rappelés touchent une retraite allant de 42 000 DA à 47 400 DA. C'est injuste et inégal», a-t-on dénoncé. La réaction «inattendue» des retraités et des radiés de l'ANP, qui se disent lésés dans leurs droits, après avoir servi durant des années, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, intervient après que le MDN ait rappelé que la majorité des dossiers des retraités de l'Armée nationale populaire (ANP) déposés au niveau des services spécialisés ont été réglés. Notons, par ailleurs, que des unités de la Gendarmerie nationale ont été mobilisées le long du tronçon autoroutier. Le dispositif mis en place a été engagé pour faire face à toute marche des retraités de l'ANP vers Alger, a assuré une source sécuritaire.