Comme attendu, les débats étaient vifs et clivants lors de la deuxième et dernière journée du 5em congrès du RCD qui s'est déroulée hier au village des artistes à Zeralda (Alger Ouste). En cause, la proposition de changer le nom du parti pour devenir Les Progressistes soumise aux congressistes qui a rencontré une forte résistance. Difficile de les convaincre de «tourner la page». Certains par attachement historique et affectif à un nom qui a marqué leur engagement militant et à un sigle qui a profondément marqué le paysage politique national. D'autres se sont opposés non pas au principe, mais en contestant « la méthode » avec laquelle cette proposition est soumise aux congressistes. Les partisans du changement de « fermer la parenthèse RCD » estimaient que «c'est l'analyse de la situation nationale et celle du parti à l'aune de ces résultats électoraux plutôt mitigés» qui dicte, entre autre, le choix de « tourner la page RCD». Deux positions inconciliables et les débats n'ont pas parvenu à trancher. Faute d'un consensus large. Les congressistes ne souhaitaient soumettre la question au vote au risque de diviser les rangs. De peur de provoquer un schisme, le président du parti Mohcine Belabbas, réélu la veille pour un second mandat, est remonté à la tribune du congrès pour «aplanir les divergences», il a décidé de retirer la proposition de changer le nom du parti. Les grandes envolées romantiques et nostalgiques l'ont emporté face au pragmatisme. Mais à l'évidence, la question de modifier l'appellation du parti restera dans l'agenda du parti. «L'idée fera son chemin, arrivera à maturation et s'imposera naturellement», prévoient nombres de militants. Mais au terme d'échanges houleux et parfois « électriques », les délégués se disent satisfaits de l'ambiance dans laquelle se sont déroulés les travaux du congrès. «Très animée par un débat contradictoire qui a donné la possibilité à tous de s'exprimer en toute liberté», assure un jeune cadre du parti. A ce propos, les travaux des cinquièmes assises de Rassemblement pour la culture et la démocratie étaient enflammés. «Nous avons vécu un fort moment de démocratie tant par les débats que par la compétition pour les différentes élections -président du parti et les membres du Conseil national-», se réjouit une congressiste. Et Au-delà des aspects organiques, le 5em congrès du RCD a revêt une importance politique en livrant un message fort. Celui de donner une place centrale à la jeunesse d'assumer ses missions pour une époque plus exigeante. Avec une disposition à fédérer les forces en lutte pour un changement radical dans la nature du système de pouvoir, dans les mœurs politiques, dans le rapport au politique. Les clivages politiques d'hier ne recouvrent plus les réalités politiques d'aujourd'hui. La conjoncture exige une convergence des forces démocratiques pour tenir face « périls » annoncés. Elle appelle un sursaut patriotique en vue de tourner la page de l'ordre autoritaire. Les congressistes du RCD se disent disposer à « jouer des rôles décisifs ».