Les résultats de l'enquête nationale sur la mesure des facteurs de risque des maladies non transmissibles et leur prévalence selon l'approche Step Wise de l'OMS, lancée en 2016 à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète par le ministère de la Santé, dans le cadre de la mise en œuvre de son plan national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles, seront prochainement rendus publics. Des résultats très attendus par les professionnels de la santé pour enfin connaître la prévalence réelle et la charge de morbidité de ces maladies non transmissibles au niveau national à travers le poids des facteurs de risque, à savoir le tabac, l'alcool, la nutrition, l'inactivité physique, l'obésité, la pression sanguine élevée, l'hyperglycémie et l'hyperlipidémie sur une décennie. Les résultats risquent d'être choquants vu l'ampleur de ces maladies dans notre société. Les services de diabétologie, de cardiologie, pneumologie et d'oncologie à travers le territoire national illustrent parfaitement la situation. Les données, qui seront recueillies à travers cette enquête, viendront confirmer un constat relevé à toutes les occasions par les professionnels de la santé et les sociétés savantes, qui ne cessent d'alerter sur la mise en place des stratégies de prévention, dont un plan national est fin prêt et qui n'attend qu'à être mis en œuvre par ses initiateurs, qui ont engagé un travail sans relâche durant des années. La réactivation des comités nationaux par pathologie — dont des professeurs en médecine ont durant toute leur carrière coordonnés les travaux — est aujourd'hui plus que nécessaire. A noter que cette «enquête, inscrite dans le programme de coopération avec l'OMS, dont il est attendu un appui technique et financier, est de dimension nationale, et les deux wilayas déjà ciblées par l'enquête de 2004 (Sétif et Mostaganem) serviront de témoins dans l'évaluation de la tendance des poids de ces facteurs de risque», a-t-on indiqué lors du lancement de cette enquête par la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, assistée par le bureau central de l'enquête, composé de représentants de l'INSP, du MSPRH, de l'OMS et d'experts en épidémiologie. Cette enquête nationale a également pour objectif de déterminer la prévalence des MNT (diabète, HTA) et autres maladies chroniques cardio-vasculaires, respiratoires et cancers, d'évaluer la prévalence des suicides, des accidents de la circulation, des traumatismes et de déterminer le profil de la santé bucco-dentaire. L'enquête a donc été menée auprès des ménages par l'Office national des statistiques, qui consiste à interviewer la population âgée de 18 à 69 ans révolus en deux passages, avec le renseignement d'un questionnaire, un examen physique et un bilan sanguin. «Les ménages-échantillons sont retirés d'un sondage aléatoire, stratifié à deux degrés, de manière à respecter la proportion de la population selon le milieu de résidence urbain, rural et au sein des groupes d'âge et de sexe. Au total, 7450 ménages seront enquêtés», précise t-on. Elle s'est déroulée sur le territoire national, en tenant compte des différences géographiques (le littoral, les Hauts-Plateaux et la région Sud) et 46 wilayas ont été ciblées. Ainsi, il était prévu qu'un rapport préliminaire devait être publié en juin 2017 et remis à l'Oms. Il est à rappeler que les maladies chroniques non transmissibles représentent l'un des défis majeurs de la santé mondiale de ce XXIe siècle. Par l'importance de leur progression, de leur charge de morbidité et de mortalité, elles constituent une priorité mondiale de santé publique menaçant le développement socioéconomique des pays. Cette situation est liée aux changements ou «transitions» opérés dans les styles et modes de vie des individus, du fait notamment de la mauvaise alimentation, de l'inactivité physique et de la consommation de tabac, qui sont les principaux facteurs de risque modifiables qui contribuent à l'apparition de ces maladies non transmissibles. C'est dans ce contexte que l'Algérie a retenu, dans le cadre de la mise en œuvre de son plan national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles, la réalisation de la présente enquête.