Une rencontre sur la SMNT, qui a été l'occasion pour le Pr Abbès Ziri, le DG du CHU d'accueil, de mettre en exergue, en ouverture de cette journée, les différentes enquêtes menées par son institution pour la prise en charge de nombreuses pathologies. Comme il a eu à saluer cette initiative de sa tutelle de généralisation de ce type d'enquêtes à l'échelle nationale. En fait, cette enquête a été initiée par l'OMS. Tant pour cette dernière, selon son représentant, il est important de mettre en place une surveillance des maladies non transmissibles. « Cette surveillance con-siste à recueillir, analyser et interpréter systématiquement des données sur la situation sanitaire et à communiquer, en temps opportun, les informations ainsi obtenues aux décideurs et aux autres instances concernées », dira-t-il d'emblée, avant d'ajouter que « des informations sanitaires de bonne qualité sont essentielles à la planification et à la mise en œuvre des politiques de santé dans tous les pays ». Toujours, selon lui, la surveillance « permet d'obtenir, à temps, les informations dont les pays ont besoin pour combattre les épidémies du moment ou à se préparer à affronter celles du futur. La surveillance est un outil essentiel de l'action de santé publique ». Et de définir la stratégie de surveillance des maladies non-transmissibles de l'OMS. « Notre organisation exécute un programme de surveillance dans le cadre d'une stratégie mondiale visant à prévenir et à combattre les maladies non transmissibles et les principaux facteurs de risque qui leur sont associés. L'approche par étape de la surveillance des facteurs de risque des maladies non transmissibles mise au point par l'OMS fait intervenir des enquêtes normalisées et une méthodologie qui peuvent être adaptées au niveau des ressources des différents pays, et aide à développer les capacités des pays ». Au plan national, Bah Keita souligne que cette enquête nationale « a pour objectifs généraux d'évaluer la tendance du poids des huit facteurs de risque des MNT, à savoir le tabac, l'alcool, la nutrition, l'inactivité physique, l'obésité, la pression sanguine élevée, l'hyperglycémie et l'hyperlipidémie sur une décennie. Il est également question de déterminer la prévalence des MNT (diabète, HTA) et autres maladies chroniques cardio-vasculaires, respiratoires et les cancers, d'évaluer la prévalence des suicides, des accidents de la circulation, des traumatismes, et de déterminer le profil de la santé bucco-dentaire ». Il est à rappeler que l'enquête nationale sur la mesure des facteurs de risque des maladies non transmissibles selon l'approche Step Wise de l'OMS, officiellement lancée la semaine dernière à Alger, sera concrètement mise en place, une fois la première promotion d'enquêteurs sortie. Cette dernière sera en formation sur le terrain à partir du 14 novembre prochain pour prendre fin le 12 mai 2017. Une formation de quatre jours qui concerne en principe quelque 200 médecins et 200 paramédicaux. Cet outil qui est développé par l'OMS va permettre au pays d'avoir des statistiques, plus ou moins fiables, sur les maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque. Cette enquête est placée sous la responsabilité de la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Elle est assistée par le bureau central, composé de représentants de l'INSP, du ministère, de l'OMS et d'experts en épidémiologie. Cette enquête nationale a pour objectifs généraux d'évaluer la tendance du poids des huit facteurs de risque des MNT susmentionnés sur une décennie. Aussi et contrairement à la dernière enquête du genre lancée en 2004 par le même ministère qui avait touché uniquement les wilayas de Sétif et Mostaganem qui serviront tout de même d'appoint, cette nouvelle enquête touchera les 48 wilayas avec comme cible 7.500 ménages. Une enquête qui permettra au ministère d'obtenir des statistiques sur ces MNT et en même temps leurs facteurs de risque, mais aussi avoir une idée plus précise sur le mode de vie des citoyens, leur prévalence à certains produits comme les tabacs et, enfin, déterminer leur profil alimentaire, notamment la consommation de certains produits énergisants, surtout que certaines enquêtes locales menées, à l'instar du CHU de Tizi Ouzou, ont révélé que, chez nous, on consomme beaucoup de produits énergisants qui sont la source de l'obésité. « Ce sont toutes ces données recueillies qui permettront au ministère d'arrêter sa stratégie afin de répondre aux besoins de la population. La prévention des risques et la lutte contre ces facteurs éviteront au pays de faire face aux maladies de demain », souligne encore Bah Keita qui ne manquera pas de relever un chiffre assez « effarant » et surtout qui démontre toute l'étendue de la nécessité de prendre sérieusement en charge ces MNT et leurs facteurs de risque. « Des données montrent que sur la mortalité générale, les maladies non transmissibles représentent presque 60% des décès en Algérie avec, en tête, les maladies cardiovasculaires, les tumeurs malignes et les maladies respiratoires chroniques », détaille-t-il. D'ailleurs, on appellera les citoyens ciblés à adhérer pleinement et totalement à cette démarche, d'autant qu'ils auront l'avantage de bénéficier, à titre gracieux, des examens physiques et biochimiques.