La Banque mondiale souhaite une accélération dans la mise en œuvre des recommandations et des suggestions proposées dans le cadre du « Country Assistance Strategy » (CAS) signé avec l'Algérie en 2003. C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, Théodore Ahlers, directeur du département Maghreb à la Banque mondiale (BM). Evoquant le rapport de stratégie de coopération conclu entre les deux parties, M. Ahlers a affirmé que les observations portant sur le climat des affaires indiquent que certaines « entraves transversales » subsistent toujours, notamment en matière d'investissement, bien que « les choses avancent » par rapport aux années précédentes. Il citera, entre autres difficultés constatées, « l'accès difficile au foncier, la complexité fiscale et les lourdeurs administratives ». La mise en œuvre des recommandations de la BM devrait justement permettre d'améliorer l'investissement privé et le climat des affaires en général. Il rappellera à ce propos que l'objet de la coopération entre l'Algérie et l'institution financière porte justement sur trois grands chantiers, à savoir la gestion équitable des ressources du pays et la rationalisation des dépenses publiques, l'investissement privé et l'amélioration du climat des affaires et, enfin, l'amélioration de la qualité et de l'accès des services au profit de la population. Selon M. Ahlers, l'appui de la Banque dans la réalisation de ces objectifs demeure pour l'heure technique, analytique et non financier « étant donné que l'Algérie bénéficie actuellement d'une aisance financière » appréciable. Parmi les institutions ayant bénéficié de cette assistance, le même responsable citera Sonatrach et la Caisse nationale d'équipement et pour le développement (CNED), la première pour renforcer ses capacités dans le domaine des passations de marchés et la deuxième pour améliorer ses capacités d'évaluation des grands dossiers. Par ailleurs, à la question de savoir si la Banque mondiale a entrepris en Algérie des actions dans le cadre de la lutte contre la corruption, un phénomène qui ronge l'économie nationale, le directeur du département Maghreb de la BM a indiqué qu'il revient à l'Etat d'engager ce type d'actions mais que l'Institution contribue indirectement à la lutte contre ce phénomène par l'assistance technique qu'elle propose. Il dira à ce propos que la Banque mondiale et le ministère des Finances ont signé, récemment à Alger, une convention relative à un don de 400 000 dollars au profit de la Commission nationale des marchés publics (CNM). M. Ahlers annoncera par la même occasion la tenue prochaine d'une rencontre sur le thème de la lutte contre la corruption qui sera organisée par le CNES à Alger. La Banque mondiale y participera pour présenter des méthodes de lutte contre ce phénomène appliquées par des pays confrontés à ce problème.