Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui conduit la délégation algérienne à la 5e conférence ministérielle des 5+5 sur les migrations, ouverte mardi à Algésiras (Espagne), a plaidé hier pour « une approche globale, intégrée et cohérente de la gestion de ces flux migratoires dans la relation avec les pays européens, mais aussi et surtout dans la prise en charge au niveau du continent africain ». M. Messahel a souligné par ailleurs que « le défi de la migration se pose avec une grande acuité à l'Afrique d'abord », rappelant que « la mobilité intra-africaine touche plus de 17 millions de personnes contre des dizaines de milliers seulement vers l'extérieur du continent ». Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a en outre relevé, selon une source diplomatique, « les efforts déployés par l'Afrique pour faire face à ce défi, notamment avec l'adoption, cette année, de la position africaine commune, ainsi qu'en matière d'adaptation des législations nationales et de réadmission des nationaux ». A ce propos, M. Messahel a mis en exergue « l'importance de la place que continue d'occuper la protection de communautés de migrants établies dans les pays de la rive nord de la Méditerranée ». Rappelant « l'apport positif » de ces communautés au développement des pays d'accueil, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a ainsi insisté sur « l'importance de la ratification par les partenaires européens de la convention des Nations unies sur la protection et la promotion des droits de l'homme des travailleurs migrants et de leurs familles », qui n'a été ratifiée à ce jour que par 34 pays, tous émetteurs de migrants. M. Messahel a mis aussi en évidence le fait qu'à l'initiative de l'Algérie la conférence a convenu d'inviter le groupe de suivi de la conférence ministérielle à approfondir la réflexion sur la possibilité d'élargir le dialogue sur la migration à d'autres pays de la région entourant l'ensemble des pays membres des 5+5.