Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a déploré les propos «irresponsables» de la présidente d'un micro-parti d'obédience islamiste et députée à l'Assemblée nationale, Naïma Salhi, sur l'amazighité des Algériens. Interrogé jeudi en marge d'une cérémonie d'hommage aux moudjahidate des wilayas du Centre, Djamel Ould Abbès a totalement contredit les déclarations de cette islamiste, en quête de notoriété. Des déclarations selon lesquelles l'Algérie n'a jamais été amazighe et tamazight n'existe pas. La vérité, a assuré le chef du FLN, est que les Algériens sont bel et bien des Amazighs. «Sachez que nous sommes amazighs depuis 5000 ans et l'islam nous a arabisés.» «Le président de la République a mis le temps qu'il faut pour qu'il fasse de tamazight, notre langue authentique, une langue nationale et officielle», a souligné le secrétaire général du FLN, pour lequel «tout ce qui se dit ici et là n'est que radotage». Ould Abbès a ainsi répondu au grave dérapage de Naïma Salhi, qui avait affirmé, dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook, qu'elle avait interdit à sa fille de parler en kabyle. «J'ai dit à ma fille : si tu prononces un mot en kabyle, je te tuerai», a-t-elle déclaré dans cette vidéo à travers laquelle elle a exprimé sa haine envers les Kabyles. Les propos violents de cette islamiste ont suscité de vives réactions et beaucoup d'indignation sur les réseaux sociaux et même au sein de l'APN où elle siège. Djamel Ould Abbès a également commenté l'initiative lancée par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) pour une assemblée constituante. Le secrétaire général du FLN a exprimé ainsi son étonnement quant à cette initiative, assurant que le pays se porte bien et que les institutions fonctionnent normalement. Sur le plan interne, Djamel Ould Abbès a confirmé le passage de Baha Eddine Tliba devant la commission de discipline du parti suite à son appel à la constitution d'une coordination de soutien à la candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat. Mais Djamel Ould Abbès a refusé de révéler les résultats de cette audition. «Le FLN est régi par un statut général, un règlement intérieur et des comités permanents qui appliquent la réglementation du parti. Le résultat de l'application de cette réglementation sera communiqué officiellement en temps opportun», a-t-il souligné, précisant que «la commission de discipline est tenue au secret et qu'il n'y a que son président qui peut faire état de ses décisions». Après avoir été le premier à défendre le principe d'un autre mandat pour le président Bouteflika, le secrétaire général du FLN a, faut-il le rappeler, interdit à ses militants, à quelque niveau qu'ils soient, de parler du 5e mandat. Une interdiction que le député de Annaba, le trublion Baha Eddine Tliba, a bravée, en lançant une coordination nationale de soutien à un 5e mandat pour Bouteflika. Une initiative qui s'est vite retournée contre lui depuis son fameux démenti des déclarations de Mustapha Farouk Ksentini, président de la défunte Commission nationale consultative de la protection des droits de l'homme, selon lesquelles le président Bouteflika lui aurait fait part de ses intentions de briguer un autre mandat.