Durant l'année 2016, les cours du brut ne dépassaient pas 30 dollars. Aujourd'hui, et grâce au respect dudit accord, le baril flirte souvent avec la barre des 70 dollars. Satisfaits des résultats de l'application de l'accord de limitation de l'offre du pétrole sur le marché, les pays membres de l'OPEP espèrent arriver à établir un accord à long terme avec leurs partenaires non OPEP et à leur tête la Russie. La mise en œuvre de cet accord depuis janvier 2017, et renouvelé à deux reprises, a permis aux pays producteurs d'échapper à une chute vertigineuse des prix et à maintenir des cours acceptables sur un marché de plus en plus sensible à la hausse de la production américaine. Garder un contrôle sur les prix et faire face à l'abondante offre américaine sont les objectifs du cartel (14 membres) et ses partenaires (dix pays exportateurs hors OPEP) qui ont su appliquer avec rigueur la réduction de leur production. «L'OPEP cherche à parvenir avant la fin 2018 à un accord sur une coopération à long terme avec les pays non membres du cartel. Les Emirats arabes unis souhaitent l'élaboration d'''un projet de charte'' dans ce sens d'ici la fin de l'année en cours», a souligné jeudi Souhail Al Mazrouei, ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, dont le pays préside actuellement l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Avant lui, son voisin, l'Arabie Saoudite, avait aussi appelé, à la fin janvier dernier, à une coopération à long terme au-delà de 2018. Galvanisé par les prix affichés sur le marché, un tel projet ne pourrait que satisfaire les pays signataires de l'accord de décembre 2016. Durant cette année-là, pour rappel, les cours du brut ne dépassaient pas 30 dollars. Aujourd'hui, et grâce au respect dudit accord, le baril flirte souvent avec la barre des 70 dollars. Hier sur l'InterContinental Exchange de Londres, le brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'affichait à 64,47 dollars le baril. Du côté de Moscou, la stabilité positive des prix sur le marché n'est pas pour déplaire. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, prédit même que les cours oscilleront, durant l'année 2018, entre 50 et 70 dollars. Même s'il ne réagit pas encore aux appels de l'OPEP pour un accord à long terme, A. Novak a annoncé toutefois que toutes les compagnies pétrolières russes ont exprimé leur intention de continuer à respecter l'actuel accord OPEP-non OPEP sur la baisse de la production. Ainsi, la Russie continuera d'honorer son engagement de diminuer sa production à hauteur de 300 000 barils par jour. L'accord en question, qui établit une baisse de 1,8 million de barils par jour, avait, rappelons-le, été prolongé en novembre dernier pour être appliqué jusqu'à la fin de l'année 2018. Notons que l'annonce d'une production record américaine a jeté un froid sur les prix qui ont subi un léger recul la semaine dernière. La volonté de prolonger l'accord de limitation de la production au-delà de l'année en cours a fait réagir le marché positivement durant le week-end. «La faiblesse du dollar a permis au pétrole de remonter, mais il faut également noter que les informations sur des discussions entre la Russie et l'OPEP pour contrôler le marché à long terme soutiennent les cours», estime l'analyste Jameel Ahmad. Pendant que les négociations se tiennent, la production américaine ne se donne pas de limite et menace de peser fortement sur le marché. L'OPEP arrivera-t-elle à convaincre la Russie et ses neuf autres partenaires de la nécessité d'un accord à long terme ?