Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, lundi en Asie, en raison des tensions géopolitiques au Proche-Orient et d'une baisse du nombre de puits offshore en activité aux Etats-Unis. Vers 05H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, gagnait 20 cents à 63,57 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, progressait de 23 cents à 68,84 dollars. Les analystes ont cependant estimé que la flambée des cours qui avait porté le baril à son plus haut niveau depuis décembre 2014, y compris le Brent au-dessus de 70 dollars, commençait à montrer des signes d'essouflements. Des chars et de l'infanterie turcs ont pénétré dimanche dans le nord de la Syrie pour en déloger une milice kurde, faisant craindre un regain d'instabilité au Moyen-Orient. Ce conflit "fait que les prix grimpent en raison de la position stratégique du pays sur les routes d'acheminement de pétrole", a déclaré Stephen Innes, analyste chez OANDA. Les investisseurs sont également influencés par une baisse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis lors de la semaine qui s'est achevée au 19 janvier atténuant leurs craintes de voir les producteurs américains pousser l'offre vers le haut, ce qui serait de nature à saper les efforts de l'Opep et de ses partenaires pour doper les prix en réduisant leur production. Les cours ont également été confortés par les déclarations de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, qui a appelé dimanche à l'établissement d'un "cadre de coopération" à long terme entre les pays de l'Opep et ceux non membres du cartel pour soutenir les prix du brut. Parlant à la presse avant une réunion ministérielle Opep/non Opep à Mascate, le ministre saoudien de l'Energie Khaled Al Faleh a déclaré: "Nous ne devons pas limiter nos efforts (à des quotas de production) en 2018. Nous devons parler d'un cadre pour notre coopération à long terme". C'est la première fois que Ryad, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), appelle explicitement à une extension de l'accord sur les quotas de production avec les pays non Opep. Cet accord a permis de faire remonter les prix du baril et de stabiliser le marché en 2017, après la dramatique chute des cours entamée en 2014.
Coopération Opep/non Opep L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a appelé dimanche à une coopération à long terme, "au-delà de 2018", entre les pays de l'Opep et ceux non membres du cartel comme la Russie, après un premier accord ayant permis de faire remonter les prix du brut. Confrontés à une chute vertigineuse des cours du brut entamée en 2014, les 14 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, s'étaient mis d'accord fin 2016 avec dix autres pays pétroliers, dont la Russie, pour limiter la production. Objectif: écluser les stocks mondiaux, rééquilibrer le marché et faire remonter les cours. Le prix du baril tourne désormais autour de 70 dollars contre 30 dollars début 2016. "Nous ne devons pas limiter nos efforts (à des quotas de production) en 2018. Nous devons parler d'un cadre pour notre coopération à plus long terme", a plaidé le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh lors d'une réunion à Mascate des signataires de l'accord de 2016. Il s'agit de "prolonger au-delà de 2018 le cadre que nous avons établi, c'est-à-dire la déclaration de coopération" entre pays producteurs de l'Opep et pays non membres du cartel, a-t-il ajouté. C'est la première fois que Ryad appelle explicitement à une extension de l'accord sur les quotas de production avec les pays non Opep. "Après 2018, je prévois que l'amélioration se poursuivra. Nous continuerons de coopérer via ces mécanismes d'action conjoints entre pays (membres et non membres de l'Opep) pour empêcher les fortes fluctuations ayant conduit à l'engorgement d'avant", a déclaré M. Faleh dans une conférence de presse après la réunion.
Travailler ensemble La coopération à long terme n'impliquera pas nécessairement les mêmes quotas de production que ceux en vigueur actuellement, a souligné le ministre saoudien. Un "cadre de coopération" visera à assurer aux producteurs, investisseurs, consommateurs et à la communauté internationale que l'accord "est là pour rester", a-t-il ajouté. Il s'agira de faire savoir que "nous allons travailler ensemble", a insisté M. Faleh en précisant que d'autres pays producteurs de pétrole seront invités à rejoindre le groupe des 24 déjà engagés dans cette coopération. De son côté, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, également présent à Oman où il a rencontré M. Faleh samedi en tête-à-tête, s'est montré dimanche quelque peu évasif sur le long terme. Il a dit que tous les participants à la réunion Opep/non Opep avaient "confirmé leur engagement" à appliquer l'accord sur les quotas de production jusqu'à son terme (31 décembre 2018). Certes, "l'année écoulée a montré que l'expérience était réussie" mais, pour l'après-2018, il faudra voir au cas par cas "si c'est nécessaire" dans un "format de consultations" Opep/non Opep, a-t-il affirmé selon l'agence de presse russe RIA Novosti.
Stocks encore importants "Un bon équilibre est en train de se produire avec une réduction des stocks restants à travers le monde", a-t-il aussi déclaré selon l'agence Interfax. Il a estimé que grâce aux efforts de tous, les surplus ont été réduits de "plus de moitié". Sur ce point, le ministre saoudien s'est montré moins satisfait. Il a souhaité la poursuite des efforts pour faire baisser les stocks de brut à "des niveaux normaux". "Cet objectif n'a pas été atteint et nous ne sommes pas près de le réaliser", a dit M. Faleh. "Certainement pas au premier (semestre). Je pense que cela prendra toute l'année 2018 pour atteindre un niveau normal", a-t-il ajouté en annonçant qu'il serait "plus précis en juin" à la prochaine réunion de l'Opep à Vienne. Selon lui, les réductions de production ont permis de retirer du marché deux-tiers des quelque 330 millions de barils constituant des stocks. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur une nouvelle restriction de la production de l'Opep cette année. En revanche, elle prévoit la croissance de l'offre venue des pays non membres du cartel. "Si les pays de l'Opep et leurs partenaires hors-Opep continuent de respecter l'accord (de baisse de production, ndlr), alors le marché devrait se rééquilibrer sur l'année", écrit l'Agence. Toutefois, des facteurs d'incertitude, au Venezuela, en Iran ou sur le rythme de la production américaine, la font s'attendre à une année "volatile" sur le front des prix.